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Ma Playmothérapie, en avant les histoires!

« Ce qui fait la valeur d'un Playmobil, on ne le voit pas immédiatement en tant qu'adulte : ce sont les histoires qui se créent dans la tête des enfants. »

- Horst Brandstätter, inventeur des Playmobil

Bonjour à toutes et à tous, je m’appelle Anne-Claire, j’ai 42 ans et je viens de la France. 

Certains d’entre vous me connaissent déjà, car j’ai lancé cet hiver un projet de reconstitution historique – diorama – sur le thème des Voyageurs et des Métis avec des Playmobil. 

Enfant, je n’ai jamais eu de Playmobil. J’ai eu bien d’autres jouets, petits personnages, mais jamais de Playmobil. Dans ce premier carnet, je vais vous raconter comment les Playmobil m’ont sauvée de la dépression et vous expliquer que, pour moi, il s’agit de bien plus que de simples petites figurines en plastique. 

Tout a commencé au moment du premier anniversaire de notre fille. Après le congé maternité classique, j’ai décidé de prendre un « congé parental » d’un an pour m’occuper de Lucie. J’avais choisi d’allaiter Lucie et de reprendre le travail après juste trois mois, mais cela me semblait trop tôt. Malheureusement, je n’avais pas réalisé que nous venions d’emménager dans une nouvelle maison, dans une nouvelle ville. Nous étions isolés. Nos parents étaient loin et nos amis aussi. Les

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Playmobil et géométrie sacrée

seules personnes à nous rendre visite régulièrement furent les amies de mon cercle de femmes qui me rendirent visite tous les mois pendant un an. Cette situation d’isolement était très difficile à vivre, avec l’allaitement exclusif en plus, j’ai frôlé le « burn out maternel ». 

Et puis un jour, une amie est venue à la maison avec un cadeau pour Lucie : une boîte de Playmobil 123. C’était une petite ferme avec des animaux trop jolis, qui ressemblaient vraiment à de petits animaux. Nous étions justement en train d’apprendre les animaux avec Lucie, mais les animaux en 3D c’était bien plus rigolo! J’ai un grand défaut/vice – appelez ça comme vous voulez : quand j’aime quelque chose (un livre, un objet, etc.), j’aime avoir la série complète. Je ne peux pas dire que je sois une vraie collectionneuse, mais j’aime avoir des vraies séries, ha ha en fait je suis une vraie « sérieuse »! 

Le seul hic, c’est que les Playmobil neufs coûtent une fortune et que les as du marketing font en sorte que l’on doit acheter 15 boîtes différentes pour avoir tous les animaux. Sans revenu et avec les dépenses inhérentes à un enfant en bas âge, autant vous dire que je n’avais pas les moyens de m’offrir 15 boîtes neuves. C’est alors que j’ai commencé à chercher dans les offres d’occasion. J’ai découvert tout un monde parallèle d’achat et de vente de Playmobil : boîtes presque « neuves », lots, personnages à l’unité. Waouh, que de choix! Si au début je me suis intéressée exclusivement aux animaux, mon esprit créatif s’en est vite mêlé, car lui aussi voulait s’amuser. 

En prenant un congé parental, je m’étais dit que j’allais pouvoir en profiter pour créer et surtout, pour réaliser cette introspection nécessaire à mes questions existentielles concernant mon travail. Autant vous dire que je n’ai rien fait de tout ça pendant mon congé parental. 

J’ai donc commencé à - depuis mon canapé - chercher de nouveaux animaux, de nouveaux moyens de transport, de nouveaux meubles, une maison, etc. Pour les besoins d’apprentissage de Lucie, bien entendu… Savoir nommer, reconnaître, compter, etc. Vous voyez?

En commandant sur des sites Web d’occasion, j’ai dû sortir de chez moi pour aller déposer mes chèques à la boîte aux lettres, chose que je ne faisais pas forcément tous les jours. Et puis ensuite, j’ai dû aller jusqu’au relais colis pour récupérer mes paquets. Sur le chemin du relais colis, il y avait un parc avec un terrain de jeux. Je suis sortie tous les jours pour aller chercher mes colis et tous les jours j’ai emmené ma fille faire du toboggan sur le chemin du retour. C’est dans ce parc que j’ai trouvé la nounou à qui j’allais confier Lucie à ma reprise du travail. 

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L'artiste à l'œuvre (moi-même)

Bientôt j’ai eu tous les animaux, mais c’était viscéral, il m’en fallait toujours plus. Avec le recul, je pense que ce comportement était vraiment compulsif, mais en même temps, il me faisait du bien, il permettait à mon esprit créatif en souffrance de trouver un espace d’épanouissement. 

Un jour, alors que Lucie était en train de faire la sieste, je me suis surprise à prendre la maison des Playmobil et à imaginer un endroit où je pourrai rencontrer d’autres mamans avec des enfants en bas âge, où je pourrai me faire couper les cheveux pendant que quelqu’un s’occupe de ma fille… Un vrai lieu de ressourcement. Et de voir ces personnages dans cet espace que j’avais imaginé et créé me faisait tellement de bien. Je ne sais pas si vous le savez, mais le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et  l’imaginaire. Jouer à faire « comme si » équivaut à la réalité pour le cerveau. 

À ce moment-là, j’ai compris que je tenais entre mes mains mon outil de visualisation créatrice.
 

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Créer, visualiser sa vie et la transcender

Lorsque j’ai réalisé que je possédais mon outil de visualisation créatrice, j’ai commencé à profiter des siestes de Lucie pour rêver, imaginer ma vie idéale en 3D.

Avec mes Playmobil – car vous l’aurez bien compris, il s’agit bien de MES Playmobil et à aucun moment de ceux de ma fille – j’ai organisé mes premiers cercles de femmes, j’ai animé mes premiers ateliers créatifs et méditatifs, j’ai recréé le cycle des saisons…

Et pour aller encore plus loin, je les ai utilisés comme de vrais outils thérapeu-tiques pour réaliser des constellations familiales ou bien encore des rituels psychomagiques dignes de Jodorowsky.

Et puis un jour, j’ai dû reprendre le chemin du bureau. Gérer des projets informatiques, une place dans un open space dont les fenêtres ne s’ouvrent pas… J’étais bien loin du plaisir que j’avais pu imaginer avec mes Playmobil.

Le temps a passé, Lucie a grandi et j’ai découvert les Playmobil « de grands » : un nouveau monde bien plus riche me tendait les bras. Une infinité de personnages, d’objets, d’animaux. Et surtout plein de sites Web de vente au détail, à l’unité. J’ai passé des heures à choisir un objet comme un compas ou une boussole. Des objets très spécifiques, car vous l’aurez bien sûr compris, tout ceci procède d’un travail éminemment symbolique. Sous des airs de jouets ludiques et colorés, c’est bien un réel travail de développement personnel voire de thérapie qui se mettait en place.

Après neuf mois passés dans l’open space, je suis partie en arrêt « maladie ». En parallèle d’une psychothérapie, j’ai continué mon travail avec les Playmobil. Bizarrement, ma psy ne m’a rien dit à propos des Playmobil (!!!)

Et puis, j’ai commencé à peindre. Des personnages joyeux et colorés, faussement naïfs. Tout comme mes histoires de Playmobil, mes tableaux ont de multiples niveaux de lecture.

Consciente de ce rôle important qu’ils jouent dans ma vie depuis des années, j’ai continué à passer des heures sur des sites Web spécialisés pour trouver une toute petite pièce qui avait du sens pour moi.

Le projet de venir vivre au Canada est arrivé, alors pour m’aider à visualiser

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cette nouvelle vie, j’ai commencé à acheter… des animaux! Et c’était reparti comme au début! J’ai trouvé une maison en bois au bord d’un lac, des animaux d’Amérique du Nord, des personnages. Pour les 6 ans de Lucie, je lui ai préparé une boîte pleine avec des tipis, des « Indiens »¹ pour lui expliquer

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que là où nous allions aller c’était la Terre des peuples autochtones. J’ai choisi avec grand soin des objets du quotidien, du calumet au travois, de la plume pour la sauge au porte-bébé. C’était ma manière à moi de me connecter à l’histoire de ce pays que je ne connaissais pas.

Pour vaincre ma peur du manque de nourriture (ben oui, qu’est-ce qu’on fait pousser au Manitoba par -25 °C ?!?), j’ai acheté un potager avec plein de légumes, une serre, etc. 

J’ai commandé un chariot comme celui des pionniers, car j’avais vraiment l’impression que je partais à l’aventure totale en acceptant ce projet fou de déménagement à Winnipeg. Et, un mois avant le déménagement, alors que je vendais tout ce qu’il y avait dans ma maison, je continuais à acheter encore et encore des Playmobil : des arbres, des

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plantes, une maison… Une fois de plus, ce fut un comportement complètement irrationnel. Mon mari ne comprenait pas que d’un côté je vide pour remplir de l’autre. Mais c’était plus fort que moi. J’étais chez mes parents qui ne comprenaient pas non plus, je vais le dire comme ça pour rester correcte!

 

Dans ma valise cabine, j’avais mon chariot des pionniers avec trois personnages (mon mari, ma fille et moi). Bien sûr, ils m’ont servi de « doudous », car vous pouvez me croire, c’est une sacrée aventure que de tout quitter pour aller s’installer à un endroit qu’on ne connaît pas. Ça demande une sacrée dose de confiance ou d’inconscience au choix, de tout quitter quand on a déjà tout. Ce n’est pas comme quand on n’a rien ou pas grand-chose à perdre.

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Et puis voilà, la COVID-19 est arrivée, rendant tout plus compliqué, fermant les lieux de sociabilité, annulant les choses amusantes. 

La seule chose agréable que j’avais repérée quand nous avons décidé de nous installer à Winnipeg, c’était le Festival du Voyageur. Sauf que cette année, eh bien il n’y aurait pas de festival.

À la maison, seule, en crise créative, car entre deux eaux, plus chez moi en France et pas encore établie/enracinée au Canada, je n’arrivais pas à créer, à reprendre mes pinceaux. C’est là que le projet de diorama sur les Voyageurs

est arrivé. Il m’a traversé l’esprit, et comme la première fois, je me suis lancée dedans à fond. J’ai regardé des documentaires historiques, j’ai lu des articles, écouté des balados pour me documenter. Avec tous les Playmobil que j’avais emportés dans mes boîtes, je pouvais commencer à raconter des choses.

Mais pour avoir un vrai diorama sur les Voyageurs, il me fallait absolument un fort. Impossible d’en trouver un au Canada. Ici, les Playmobil sont bien moins faciles à trouver qu’en France. J’ai donc repris mes habitudes, je les ai

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commandés en France et je les ai fait livrer chez mes parents dans le sud de la France. Mes parents sont allés chercher les paquets de Playmobil au point relais et me les ont envoyés dans une grande boîte. Bizarrement, cette fois-ci je n’ai pas senti que pour eux je faisais n’importe quoi. Comme quoi, même ça, ça peut changer.

Et c’est peut-être ça la plus grande magie de mes Playmobil… De nous avoir réunis autour d’un projet commun à des milliers de kilomètres. 

Sans compter les trois entrevues radio et l’article que je viens d’écrire. 😉 

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Sacré jardin

Mardi 13 avril 2021

 

Dehors tout est blanc de neige. Il y a deux jours j’avais bon espoir de voir arriver le printemps. Et comme d’un fait exprès, Facebook me remonte dans mon historique des photos de mon jardin en région parisienne prises l’an dernier. Le lilas et les fraisiers en fleurs, l’herbe bien verte. Mon jardin me manque. 

Pourtant je ne suis pas ce que l'on pourrait dire une grande jardinière. Mais j’aime avoir un jardin autour de moi. Déjà parce que j’en ai toujours eu. J’ai toujours habité dans des maisons avec des jardins quand j’étais petite et j’ai toujours vu ma mère dans son jardin. 

Mes grands-parents avaient trois jardins : une cour intérieure avec un petit jardin d’ornement et une tonnelle, un autre jardin appelé « le jardin des poules » où ils élevaient des poules, des lapins et faisaient pousser des fruits et des légumes, et enfin un dernier terrain sur lequel poussaient des arbres fruitiers. 

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Ma mère a toujours passé beaucoup de temps dans son jardin et à chaque invité qui venait nous rendre visite, elle proposait de « faire le tour du jardin ». Ce doit être une tradition familiale, car mes tantes faisaient exactement la même chose quand nous allions leur rendre visite. « Viens, allons faire le tour du jardin! » Dieu seul sait ce qui se racontait lors de ce tour du jardin, mais mon petit doigt me dit que c’était une invitation à un moment d’intimité, de partage très personnel. Ne parle-t-on pas de jardin secret? 

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Je crois que le jardin est un endroit intime, un lieu de reconnexion profonde : d’abord à la terre, notre mère à tous, et puis au grand cycle de la vie et des saisons. Sur mon chemin de développement personnel, un moment crucial fut ma reconnexion à mon cycle personnel, au cycle de la lune et au cycle des saisons. Au jardin, nous y sommes connectés en permanence. Et puis, créer un jardin, c’est un peu comme créer un

monde de rêve. Le jardinier sème, plante avec l’espoir de voir pousser, fleurir et récolter les fruits de son travail conjoint avec Dame Nature. Le jardin apprend la résilience et les aléas climatiques nous apprennent que nous ne pouvons pas tout maîtriser. 

Revenons aux rêves, aux espoirs du jardinier. Les plantes que nous choisissons d‘inviter dans notre jardin ne sont pas un choix anodin. Même si l’on a affaire à un jardinier hyper rationnel, le jardin nous en racontera toujours long sur le jardinier. Le jardin est en fait une extension de soi, une projection entre ciel et terre. Est-il bien construit, ordonné? Trahit-il une passion pour un certain type de plantes? Y a-t-il un potager, des plantes médicinales? En achetant notre maison en région parisienne, nous avons hérité des rêves des anciens propriétaires : c’est là que j’ai découvert avec stupeur que sous ma fenêtre de cuisine s’épanouissait toute une bordure de « désespoir du peintre »! On dit que le jardinage est une forme de thérapie et je le crois bien volontiers. Alors, j’ai enlevé toutes ces plantes pour y semer des corbeilles d‘argent à la place!!!

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Quand j’ai quitté mon travail de chef de projet informatique, j’aspirais à une autre vie, plus concrète. Pour autant, comme je le disais plus haut, je ne suis pas une grande jardinière. Mais il est intéressant de savoir que la première chose que j’ai créée à ce moment-là a été ma page Facebook « Un jardin sous les étoiles ». Ce nom est venu, comme une évidence. Et une amie est venue avec une citation de Rousseau pour me confirmer que ce choix était le bon. J’ai commencé par publier en ligne des photos de fleurs, pour amener du beau sur la toile. 

Aussi loin que remontent mes souvenirs, je vois des jardins fleuris au fil des saisons. Quand j’ai réalisé mon calendrier interne, j’ai vu à quel point les fleurs sont des points de repère importants, et aujourd’hui à Winnipeg, je suis en totale perte de repères. On est le 13 avril, il neige, pas une seule petite fleur en vue. 

Mais revenons au jardin sous les étoiles. En créant cet espace, j’ouvrais le champ des possibles. Je devenais actrice de ma vie. Il est devenu ce que j’appelle un espace de polyculture, j’y ai semé plein de graines : des graines de partage, de beauté, de conscience, de sacré, des graines de vie, des graines de fées. J’y cultive aujourd’hui la peinture, l’écriture, l’écoféminisme... Certaines espèces s’y épanouissent mieux que d’autres… 

Un jour, une amie m’a questionné « Un jardin sous les étoiles, ça ne dit pas que tu es artiste peintre ». Non, c’est vrai, ça ne dit pas ce que je fais en tant qu’artiste peintre, mais ça en dit tellement plus sur ce que je suis : ma créativité est multiple, elle agit comme un écosystème et parfois si une part d’elle est en friche, c’est dans un autre coin du jardin que quelque chose va pousser. 

En arrivant à Winnipeg, je n’ai pas pu peindre pendant plus de six mois. Mais ma créativité avait besoin de s’exprimer, c’est alors qu’a émergé le projet des Playmo Voyageurs, une autre manière d’exprimer ma créativité. 

Hier, la linguiste que je suis a ressorti son dictionnaire pour trouver l‘étymologie du mot jardin : un espace de culture clos. En tant qu’artiste, c’est drôle de prendre conscience que le mot culture couvre à la fois l’espace du travail de la terre et aussi celui de l’esprit. Mais ce qui m’a le plus plu, c’est de découvrir que culte et culture ont la même racine étymologique : je le sentais bien que le jardin était un espace sacré, un espace de dévotion, aujourd’hui, j’en ai la preuve tangible à travers les mots, et les mots sont le reflet de notre vision du monde comme disent les linguistes. 

En venant à Winnipeg, je n’ai pu emporter avec moi ni mes plantes ni mes graines. Rien de vivant.


Alors, en tant qu’artiste, je sème des graines qui vont germer et s’épanouir sur la toile. J’ensemence de nouveaux espaces et fais fleurir le monde, toile après toile. Je suis une jardinière du sacré. 

Et faute de mettre les mains dans la terre pour l’instant, je fais pousser des fleurs autrement dans mon jardin sous les étoiles! 

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Re-naissance

Lundi 10 mai 2021

 

Hier, j’ai vécu ma première « fête des Mères » canadienne. Demain, ma fille fêtera ses 7 ans. Et moi je fêterai l’anniversaire du premier jour du reste de ma vie.

 

Le 27 mai, nous fêterons nos 9 mois ici à Winnipeg. Le 30 mai, je fêterai mon 1ᵉʳ anniversaire au Canada et la fête des Mères en France.

 

Oh lalala… Que de dates et d’anniversaires! Que de souvenirs d’arrivées, de naissances!

 

Les femmes ont cette capacité biologique de pouvoir « porter la vie » et de « donner naissance ».

 

Les femmes, grâce à leur cycle menstruel, ont cette capacité de se régénérer, de re-naître à elles-mêmes tous les mois.

 

Être Maman est un défi de chaque instant. Cela me demande de m’adapter, de me remettre en question chaque jour, cela me demande de me dépasser tout le temps. Et chaque période de la vie d’un enfant apporte son lot de nouveauté.

 

Ma fille a fait de moi une Maman, la sienne, bien évidemment, mais elle a également concouru à toutes les transformations que cela a provoquées en moi. Les sages‑femmes (au sens littéral du terme) disent que l’accouchement est également un accouchement à soi. Le passage à une nouvelle version de soi.

 

Après presque 9 mois, je remarque à quel point l’expatriation est également un chemin de re-naissance. Le temps de la préparation : prendre la décision de partir, se préparer – se délester d’une partie de son passé et faire de la place pour l’à-venir. Je me remémore le livre d’Omraam M. Aïvanhov « Une éducation qui commence avant la naissance » que j’ai lu pendant ma grossesse.

 

Et puis le jour du départ, prendre l’avion, quitter sa terre natale, un billet aller simple en poche et toutes ses affaires quelque part entre Avant et Après. Les premiers mois à chercher une maison pour s’établir, passer d’un Airbnb à l’autre. Trouver une maison en location. Se sentir étrangère en Terra Incognita.

 

L’expatriation renvoie irrémédiablement à la question « Qui suis-je »?

 

J’ai la chance de marcher sur un chemin de questionnement personnel depuis plus de 20 ans. « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux ». Cette phrase me guide depuis longtemps. J’ai expérimenté de nombreuses techniques de développement personnel et de connaissance de soi : du profil psychologique MBTI à l’astrologie, en passant par la numérologie...

 

Un an avant de partir pour le Canada, j’ai reçu une initiation énergétique qui m’a amenée à travailler sur ma généalogie pendant plus d’un an. Grâce à cela, j’ai fait mon arbre généalogique, je suis allée à la rencontre de mes ancêtres et j’ai pris conscience de mes racines, de leur histoire et de leur force. Je pense aujourd’hui que ceci n’est pas arrivé « par hasard » et que c’est grâce à cette connexion à mes racines que j’ai eu la force de survivre à l’expatriation. Souvent, on voit l’expatriation comme un déracinement. Pour ma part, je l’ai vue comme un fraisier avec son pied « Mère » en France et un stolon qui se projette par-dessus l’océan et la moitié d’un continent.

 

En arrivant à Winnipeg, en pleine pandémie, j’ai ressenti un grand malaise. Comment trouver ma place ici? Comment me définir? Comment me présenter à toutes ces personnes qui ne me connaissent pas? Et puis la vie a mis sur mon chemin des personnes qui m’ont aidée à me définir en me renvoyant à ce que je n’étais pas. Finalement, je les en remercie aujourd’hui, car grâce à elles, j’ai pu aller encore plus profondément à la recherche de moi-même.

 

Sur ma carte de résidence permanente, l’agent a inscrit mon nom de jeune fille alors que je suis mariée depuis plus de 10 ans et que le processus de changement de nom m’a demandé une longue adaptation. Je me retrouve donc à nouveau avec mon nom de « jeune fille ». La vie et ses facéties...

 

Avant Noël, j’ai fait faire des cartes de visite pour mon entreprise. J’avais prévu d’en faire de nouvelles avec un nouveau tableau, mais je n’ai pas eu le temps de finir ce fameux tableau avant de quitter la France. Quand j’ai reçu mes cartes, j’ai réalisé que j’avais fait une erreur sur mon numéro de téléphone. Mes cartes étaient inutilisables en l’état. J’étais partagée entre colère et fou rire tellement la vie sait me montrer quand c’est juste et quand ça ne l’est pas.

 

Six mois après notre arrivée, le tableau était enfin terminé, vibrant de nouvelles énergies, de nouvelles couleurs. Je n’ai pas pour autant fait refaire mes cartes de visite. Il manquait quelque chose… Mais quoi?!? 

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Il a fallu descendre encore plus profondément en moi-même, aller chercher au cœur de mes cellules et questionner « Qui suis-je ici et maintenant »? L’expatriation demande une mise à jour complète de ses croyances, de ses certitudes. Tout comme la parentalité, elle fait également émerger des ressources insoupçonnées (à mon sens exacerbées en tant de pandémie) qui sont autant de forces à mettre en avant dans la définition de soi. 

À quelques jours du terme de mes 9 premiers mois passés sur le sol manitobain, c’est aussi un nouveau logo qui va éclore, venant mettre un terme à ce processus de redéfinition de moi-même (jusqu’à la prochaine fois 😊), telle une réelle renaissance. 

Pour mes 43 ans, j’aurai donc mes nouvelles cartes de visite, ma nouvelle identité visuelle. 

Quoi de plus symbolique pour attester d’une renaissance à soi et au monde?

Pour fêter ça, je mangerais bien des fraises, moi 😉

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Le goût des autres : ma première poutine

Nous sommes le 12 juin 2021 et ce soir je vais manger ma première poutine. La première de toute ma vie. 

Cela méritait-il vraiment une chronique? me demanderez-vous. Du reste ce fut la réaction première de mon éditrice quand je lui en ai parlé…

Si vous ne savez pas ce que c’est, je vous le dis tout de suite : la poutine est le plat emblématique du Québec. Il se compose de frites de pommes de terre, de sauce à la viande et de fromage « squik squik ». 

Dans l’absolu, pour la Française que je suis, pas de quoi se rouler par terre…

Seulement cette poutine, nous en parlions et nous l’attendions depuis plus de six mois. 

À notre arrivée à Winnipeg, l’Accueil francophone nous a proposé des cours d’anglais, que je suis depuis assidûment deux fois par semaine. 

Neuf mois après notre arrivée, je peux dire que si nous ne sommes pas repartis, comme certains le font aujourd’hui, c’est sans aucun doute grâce à ces cours d’anglais. Car bien plus qu’un cours de langue, ces rendez-vous bihebdomadaires nous ont permis de créer des liens avec d’autres personnes, des nouveaux arrivants comme nous et d’autres qui sont là depuis un peu plus longtemps. Ces moments sont des espaces de dialogue où on se raconte aussi parfois. Les liens se créent, les affinités se dessinent. 

Et puis un jour on se dit que ce serait bien de se rencontrer « en vrai ». Car depuis le début, tous nos cours se font sur Zoom. 

Ah oui! Ce serait tellement bien de se retrouver « dans la vraie vie »!

On prend date. Youpi! Et puis on rentre en code rouge... Alors on fait des apéros sur Zoom. 

C’est un bon début pour commencer à se connaître « en dehors des cours ». 

À la fin du code rouge, on peut à nouveau voir des gens. Mais pas plus de deux personnes d’un même foyer. Ah zut, nous sommes trois couples. Donc pour la poutine, il faudra encore attendre.  

Les restrictions ont l’air de vouloir s’assouplir… On va enfin pouvoir se voir. On reprend date. Youpi! Mais en fait, non, les restrictions deviennent à nouveau plus strictes. 

Bye bye la poutine. 

De rage mon mari en commande une en livraison à domicile. Telle une jeune fille je me réserve pour la poutine de Robert. Je ne veux pas en connaître d’autre avant, j’attendrai donc patiemment. Et je traverse cette nouvelle déception, me demandant si un jour viendra où nous la mangerons enfin cette sacrée poutine. 

Vous l’aurez bien compris, ce n’est pas juste la poutine que j’attends et dont je rêve. C’est bien plus que cela. C’est le fait de pouvoir sortir de chez moi, m’apprêter pour aller dîner avec des amis. Car oui ces personnes sont devenues des amis, depuis tout ce temps que nous échangeons. Alors je ne sais pas quel goût aura cette poutine, mais je peux d’ores et déjà vous dire que cette soirée aura un goût de liberté retrouvée.  

Winnipeg, 13 juin 2021

Eh bien voilà, hier, j’ai enfin dégusté ma première poutine!!!!! Et je peux vous dire que c’était la meilleure poutine de la terre! Non seulement parce que Robert est un vrai spécialiste et que sa sauce maison était exceptionnelle, mais aussi parce que nous avons passé une merveilleuse soirée entre amis.

Un dîner, dehors, tous ensemble, que nous attendions depuis plus de six mois. J’ai goûté chaque instant avec délectation. La joie du « être ensemble », simplement, sans artifice, autour d’un feu. 😊

La joie de partager avec de nouveaux amis, comme si on se connaissait depuis toujours. 

Simplicité. Authenticité. Amitié. Pour moi, cette pandémie nous aura appris à revenir à l’essentiel, aux choses « vraies » de la vie. 

Et pour moi, maintenant, la joie et la liberté auront à tout jamais le goût de la poutine de Robert. 

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On était tellement contents d'être ensemble qu'on a complètement oublié de prendre des photos.

Crédits : Camelia.boban - Own work, CC BY-SA 4.0

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Nietzsche, l’éternel retour et le jour de la marmotte

Winnipeg, le 29 juin 2021

Cela fait dix mois que nous sommes arrivés au Manitoba. Depuis notre arrivée, nous avons habité dans cinq maisons différentes. Nous vivons dans une maison en location depuis maintenant huit mois. Toutes nos boîtes ne

sont pas encore ouvertes et déjà le temps de les refaire est arrivé, car nous prévoyons acheter une maison d’ici l’automne. Depuis plus d’un an et demi, nous vivons entourés de boîtes.


Faire des boîtes, vider des boîtes, refaire des boîtes. Chercher une maison, visiter des

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maisons… Cette aventure ressemble un peu au jour de la marmotte*. Cela me fait penser au concept d’éternelretour que j’avais étudié l’année de ma préparation à l’examen pour devenir professeur d’allemand. Cette année-là, au programme, il y avait « Ainsi parlait Zarathoustra » de Nietzsche. 


Vous ne le saviez peut-être pas, mais j’ai étudié l’allemand à l’université pendant cinq ans pour devenir professeur. À l’époque, rien n’aurait laissé penser que j’aurais pu un jour vivre au Canada anglophone. Pendant des années, j’ai étudié l’allemand, j’ai lu, écrit, parlé allemand. J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette langue, les pays germanophones, leur culture qu’elle soit musicale, architecturale, littéraire, artistique, culinaire, etc. Ce coup de cœur, je l’ai eu aussi parce que cette langue représentait les débuts de mon émancipation. Comme s’il avait été plus facile pour moi de me faire comprendre dans une autre langue que ma langue maternelle. En général, l’adolescence est le moment où l’on remet en question l’autorité de ses parents, où l’on rêve d’émancipation, de liberté. C’est tout cela que cette nouvelle langue me permettait. Elle m’ouvrait à un nouveau monde, qui n’appartenait qu’à moi. Et même si mes parents parlaient un peu l’allemand, ils ne l’ont jamais aussi bien maîtrisé que moi. Et surtout, ils ne connaissaient pas mon environnement ni mes amis quand j’étais là-bas. 


C’est mon père qui m’a poussée à me présenter pour une bourse d’études à l’université. Motivée à l’idée de quitter la maison pour aller vivre six mois en Allemagne un an après mon BAC, j’ai terminé première de ma promotion et j'ai obtenu la bourse d’études. Je suis partie à Göttingen, en Basse-Saxe, à côté d’Hanovre.


C’est à côté d’Hanovre, à Hildesheim que j’ai passé plusieurs étés à superviser de jeunes français venus passer trois semaines dans des familles d’accueil allemandes afin d’apprendre la langue, dans le cadre de séjours linguistiques. Et s’il y a une ville en Allemagne où je suis retournée maintes fois, c’est bien Hanovre. J’y suis même allée pour passer des entretiens d’embauche pour travailler chez TUI quelques années plus tard, à la fin de mes études de tourisme.

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Alors, quand il y a deux jours, j’ai finalement réservé nos « vacances » d’été à côté de Winnipeg et que je me suis aperçue que le logement que je venais de louer se situait à Hanovre, au Manitoba, cela m’a fait sourire. Les voies du Seigneur sont impénétrables, paraît-il. Je confirme que parfois l’univers nous envoie de ces clins d’œil qui sont savoureux. Je ne suis pas retournée en Allemagne depuis plus de vingt ans. Et pourtant, c’est bien ici au Canada que j’ai reparlé allemand pour la première fois depuis très longtemps. À nouveau, Hanovre vient comme une destination synonyme de liberté et d’insouciance puisque je vais y aller en vacances, pour me changer les idées de notre quotidien « citadin ». C’est étrange cette sensation : me remémorer tous ces souvenirs d’il y a vingt ans en même temps que je pose les bases de ma nouvelle vie canadienne. Et je me surprends à penser : « Le temps est-il vraiment linéaire, comme on nous l’apprend à l’école? Est-ce vraiment cette frise longiligne? Ou bien au contraire, le temps est-il une spirale, qui inexorablement nous fait repasser par les mêmes points à des niveaux différents? Ou bien…? » Aujourd’hui, je voudrais poser la question à ce sage qu’était Zarathoustra. Qu’aurait-il à me dire? 


En tout cas, ici, pas de marmottes, il n’y a que des chiens de prairies. Et je ne sais pas s’ils parlent allemand.

Anne-Claire

P.-S. Saviez-vous qu’au Manitoba, Hanovre était située juste à côté de Saint-Malo? C’est là-bas que nous irons à la plage cet été. 😊 Je demanderais bien aussi à Zarathoustra ce qu’il en pense de cette géographie du Nouveau Monde…

*Un jour sans fin (FR) Le jour de la marmotte (QU) / Groundhog Day est traduit Und täglich grüsst das Murmeltier. J’ai vu ce film pour la première fois en Allemagne et je connaissais donc son titre en allemand avant de le connaître en français.
 

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Nourrir le Rêve

Winnipeg, le 19 août 2021

Dans 8 jours nous fêterons notre première année au Canada. Une révolution solaire, 12 mois, 13 lunes. Une révolution, rêve – évolution. 

En allant faire mes courses au supermarché la semaine dernière, j’ai vu cette phrase « Feed the Dream ». Et puis deux personnes ont parlé de leur « rêve canadien ».

 

Ce n’était pas mon rêve de partir vivre au Canada, mais celui de mon mari au départ. Pour pouvoir partir, j’ai dû construire le mien : une aventure humaine individuelle et familiale, personnelle et professionnelle. 

Je suis partie pour transplanter les graines que j’avais semées en France et les voir s’épanouir dans les grands espaces canadiens. J’ai rêvé de Nature et de connexion au Grand Esprit.

Aujourd’hui, nous cherchons notre maison, celle dans laquelle nous allons nous installer. Cette étape pourrait être la dernière du projet « Move to Canada ». Le projet serait alors terminé à la signature de la maison. Mais ensuite? Que se passerait-il? C’est cette question qui m’a habitée durant toute la semaine. La fin de quelque chose est toujours le début d’une autre chose. Et là, nous arrivions à la fin d’un rêve. Le temps que l’univers nous laisse pour trouver notre maison, notre « Home Sweet Home » est donc propice à cette réflexion : la maison, oui, et après?

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La Vie – en ne nous présentant pas notre maison tout de suite – nous oblige à aller nourrir le Rêve. Oui nous cherchons une maison, mais en fait, c’est bien plus qu’une maison que nous cherchons… C’est un lieu de vie, un endroit pour se ressourcer, créer des souvenirs, recevoir des amis, la famille, un ancrage, un lieu de tous les possibles, de toutes les réalisations, un sanctuaire pour notre famille, un espace de création pour moi… Une maison, et aussi un jardin, pour semer et cultiver le champ des possibles, pour rester connectée à la Vie, au Cosmos, à la Nature, pour voir changer au gré des saisons les arbres, les plantes, les animaux. Mon rêve est si simple et pourtant si ambitieux. 
 

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Depuis plusieurs années, j’utilise le collage
comme outil de visualisation créatrice.

Les deux dernières années ont été intenses en préparatifs, en stress dû à la pandémie. Notre santé mentale a souvent été mise à mal. Mais dans ces eaux troubles, quelques moments de joie sont apparus un peu comme des îlots précieux, sur lesquels se reposer, juste le temps nécessaire pour se recharger et affronter la vague suivante. Comme des respirations dans une longue période d’apnée. 

Ces moments de joie, je me les suis remémorés pour rallumer ce feu de vie qui semblait s’être éteint dans cette course effrénée pour trouver une maison. La rencontre avec les animaux sauvages comme les biches, les aigles, la loutre; la poutine entre amis, si longtemps espérée; les nouvelles toiles que j’ai réalisées depuis le mois de janvier; des rencontres « pour de vrai » après des mois de Zoom; ce badge que ma fille m’a dessiné parce que j’avais réussi à conduire la voiture… Et toutes ces « premières fois » depuis un an.

Parfois, la Vie nous met sur « Pause » pour que nous puissions nous poser les bonnes questions, prendre le recul nécessaire et faire le point sur la situation extérieure, mais également sur ce qui se passe à l’intérieur. 

Aujourd’hui je souhaite trouver notre maison, pas comme une dernière tâche à accomplir dans notre projet d’immigration au Canada, mais comme point de départ d’une nouvelle tranche de vie, d’un nouveau Rêve qui serait d’ouvrir chaque jour les cadeaux que m’offre la Vie.
 

Je vous recommande ce petit livre de Frédéric Lenoir sur la Joie. Il en donne une définition et offre différentes approches philosophiques et des conseils pratiques.

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 « Crockpot » ou cocotte-minute?
Leçon de vie dans ma cuisine

Winnipeg, le 14 septembre 2021

Aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu une cocotte-minute chez mes parents, et mes grands-parents.

Une cocotte-minute c’est un autocuiseur, une cocotte que l’on va mettre sous haute pression.

Peut-être parce que ma mère vient de l’endroit d’où viennent les cocottes-minute? Je ne sais pas. Mais quoi qu’il en soit, pour moi cet outil fait partie de mon patrimoine culturel, tant et si bien que ma mère m’en a offert une quand je suis partie faire mes études à Aix-en-Provence.

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La cocotte-minute Seb offerte par ma Maman quand j'ai quitté la maison.

Je l’ai toujours, depuis plus de 20 ans. Pour les ragoûts, c’est le top. Ça va vite.

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Chili à la cocotte-minute

Quand je suis arrivée au Canada, j’ai découvert un nouvel appareil ménager : le « Crockpot » ou la mijoteuse. J’ai tout d’abord été intriguée. Et puis je me suis dit que pour être une vraie Canadienne, il fallait que j’aie un tel appareil.

 

Le temps a passé. J’ai su m’en passer durant toutes ces années, alors pourquoi acheter une mijoteuse?

Et puis j’ai fait brûler ma cocotte-minute deux fois sur ma plaque de cuisson… qui était un peu pourrie

il est vrai, mais ça, c’est une autre histoire. Hors de question de réitérer l’exploit, je la mets de côté et je l‘utiliserai à nouveau quand j’aurai une plaque convenable. 

Mais bon je ne vais pas acheter de mijoteuse, on va bientôt déménager, inutile de s’encombrer avant le déménagement. 

Et puis finalement, on ne va pas déménager. Après avoir visité 50 maisons, nous avons décidé de prolonger notre contrat de location jusqu’à la fin de l’année scolaire. Oui, nous allons nous laisser le temps de trouver notre maison. Nous avons choisi de ne plus nous mettre la pression pour absolument trouver une maison dans les trois mois. 

Cette décision n’a pas été facile à prendre, car elle impliquait de faire le deuil de NOTRE maison pour le moment. Mais elle nous permettait de faire baisser la PRESSION.

La vie est ainsi faite que le jour où nous avons pris cette décision, une amie m’a vanté les mérites de sa mijoteuse et… qu’il y avait une super offre chez Canadian Tire sur les mijoteuses justement à ce moment-là. 

Le déménagement n’étant plus de mise, je n’avais plus de scrupule à acheter une mijoteuse. 

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Ma mijoteuse canadienne

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Boeuf bourguignon à la mijoteuse

Et c’est ce que j’ai fait. Et je l’ai immédiatement testée en faisant un bœuf bourguignon, l’épreuve ultime pour savoir si cet achat valait le coup. Je précise que les cocottes-minute Seb sont originaires de Bourgogne juste comme ça au passage, comme la moitié de ma famille. 

Le bourguignon a été validé par toute la famille. Je l’ai laissé cuire pendant 10 heures. Une durée impensable pour les adeptes de cocottes-minute! 

Au-delà de la popote et des casseroles, c’est une tout autre compréhension de la vie et du temps qui m’a été enseignée à travers cette histoire. À quoi bon aller vite et se mettre la pression quand on peut prendre son temps, aller doucement sans forcer. Le résultat est finalement le même. 


Mon bourguignon me renvoyait à ma recherche de maison, et de manière plus large à ma nouvelle vie ici au Canada, loin de la banlieue parisienne, de la course constante, du RER*.

Utiliser une mijoteuse nécessite de savoir s‘y prendre à l’avance, mais une fois que le projet est lancé, on peut l’oublier, aucun risque qu’elle brûle, on a l’esprit tranquille. 

Et je crois que cette tranquillité d’esprit, cette charge mentale en moins, est un vrai cadeau. 

Car depuis plus de deux ans nous étions sous pression de manière constante, sans toujours en être pleinement conscients. Alors là, s’enlever de la pression et de la charge mentale, j’avoue que ça a été une bien bonne idée.  

Ce numéro du Nénuphar va paraître juste un peu avant le jour de l’Action de grâce et je voudrais en profiter pour vous partager également un petit témoignage de Gratitude. 

En venant à Winnipeg, j’avais peur de ne rien trouver à manger (oui je sais c’est surréaliste, mais à chacun ses angoisses, et puis c’est un peu l’hiver plus de six mois par an, alors…) 

Du coup, je me suis dit que j’allais devoir apprendre à conserver les aliments. Mais étant donné que nous étions en location et que c’était notre première année, je n’ai pas fait de jardin à proprement parler. J’ai semé des graines et mis des plants de tomates dans des pots, plein de pots. J’ai fait de belles récoltes, très prometteuses qui m’ont permis d’avoir confiance pour les prochaines années.

Le plus magique a été qu’au fond de mon jardin se trouvent un poirier et un pommier. Ils sont chez mes voisins, mais leurs branches donnent chez moi. Et j’ai pu récolter plein de poires tombées littéralement du ciel. Poires que j’ai honorées et transformées en délicieuses compotes et confitures. 

Le temps des pommes est maintenant venu et je vais aussi les honorer en faisant de la Confiture de Gratitude que j’offrirai à mes voisins et amis. Parfois, l’abondance ne pousse pas directement dans notre jardin et nous en profitons quand même… Le tout, selon moi, est de savoir la reconnaître et l’honorer. 

Sur ces bonnes paroles philosophico-culinaires, je vais retourner à mon nouveau défi qui est de faire mon pain. Un autre exercice de patience ô combien gratifiant. 

Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle fête de l’Action de grâce. 
 

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Ça popote en cuisine

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L’âge de raison : un autre regard sur le monde

Winnipeg, le 12 octobre 2021

Je suis dans ma 44ᵉ année, et depuis sept ans, ma vie a subi quelques bouleversements. 

La maternité, la parentalité ont été pour moi comme un tsunami venant me questionner sur mon identité en tant que femme, mon rôle dans la société… J’ai quitté mon travail et mon salaire de cadre dans une grande entreprise et j’ai créé mon entreprise. Il y a trois ans, nous décidions avec mon mari de partir vivre au Canada. Deux ans de projets et une arrivée en pleine pandémie. 

Depuis sept ans et demi maintenant, je suis amenée à revoir constamment mes priorités, mes principes, mes croyances, mes limites…

Mais s’il y a une chose qui n’avait jamais évolué jusque-là, et ce depuis plus de 40 ans, c’était ma vision. 

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Je te vois.

Je suis une très grande myope avec une myopie à -12 et -22. Je l’ai toujours été. Et si mes parents se sont fait beaucoup de souci à cause de cela, si cela m’a valu des reproches ou des jalousies, certains médecins avaient même prédit à mes parents que je deviendrais aveugle un jour, j’ai toujours vécu et composé avec ce « handicap » invisible. La vie fait en sorte de compenser les manques et j’ai inconsciemment mis en place des stratégies de survie qui se sont avérées être de vrais atouts dans ma vie, notamment professionnelle, menant au paroxysme le paradoxe en me propulsant experte de la vision 360°.

Seulement voilà, arrivée dans ma 44ᵉ année, après un peu plus d’un an au Canada à confronter ma vision de citadine européenne, ma vue est en train de changer. La seule chose dans ma vie qui n’avait pas évolué depuis plus de 40 ans se met à vaciller, créant une réelle angoisse, un réel sentiment d’instabilité et de vulnérabilité. Je pensais « que j’avais tout vu » en termes de changements… Eh bien non, la vie, la Nature me montrent qu’il est temps maintenant de changer de point de vue, physiquement. Ce que je vois concrètement, c’est que je dois prendre du recul; mettre de la distance avec les choses pour mieux les voir. Quelle ironie quand on sait que sans mes lunettes, je suis incapable de voir quoi que ce soit à plus de quelques centimètres. Mes bras s’allongent pour me permettre de lire les petites lignes…

Mais le plus étonnant dans cette histoire c’est qu’au même moment, ma fille de sept ans est entrée dans ce qu’on appelle « l’âge de raison ». Quel drôle de concept! Je la regarde grandir tous les jours un peu plus, je vois son visage changer, son caractère s’affirmer. Sauf qu’hier, son amie lui a dit que le père Noël n’existait pas. Depuis sept ans, je nourrissais son imaginaire de tous les personnages enfantins, alimentant les mythes aussi bien que je le pouvais, gardant précautionneusement la flamme de l’enchantement. Et voilà qu’hier, quelqu’un a essayé de souffler cette flamme de Magie. 

Bien sûr le père Noël n’existe pas en chair et en os, mais cet égrégore alimenté par des millions de personnes tous les ans existe bel et bien pour moi. Nous vivons une période triste, encore plus depuis 18 mois, complètement désenchantés. La Science a remplacé la Religion qui avait remplacé le paganisme et le lien avec la Nature empreinte de Mystère et de Magie. Dans nos sociétés coupées de la Terre et des Saisons, les seules choses qui nous relient encore au rythme des saisons sont ces fameuses fêtes qui rythment l’achalandage des gondoles de supermarchés. Dans deux semaines, nous fêterons l’Halloween et déjà il sera temps de préparer Noël. 

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Mon calendrier de l'Avent

Je vais être amenée à accompagner ma fille dans ce changement de croyances dont je suis responsable et j’espère pouvoir le faire du mieux possible. J’espère pouvoir lui transmettre l’importance des contes, des histoires, lui montrer les liens entre ces histoires et le rythme de la Terre, le cycle des Saisons… Mais aussi lui apprendre à changer son regard sur le monde qui l’entoure et à voir la Magie partout où elle se trouve, je veux l’aider à cultiver cet émerveillement devant une feuille qui change de couleur, un animal qui passe. J’espère que toutes les histoires que je lui ai lues lui auront donné le goût de la lecture pour qu’à son tour elle puisse continuer à alimenter son imaginaire et celui de ses enfants. 

En attendant, je vais aller lui chercher son costume de licorne arc-en-ciel. Comment ça, ça n’existe pas les licornes?!? Je suis une imagicienne, et mon travail à moi, c’est d’être la Gardienne de cette Magie. Vous voyez?

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Le jour où j’ai rencontré le père Noël

Winnipeg, le 17 novembre 2021

Il y a des rencontres qui marquent.

En l’espace de deux jours, j’ai eu la chance de vivre deux de ces rencontres magiques. 

Tout d’abord, dimanche, lors de notre balade au parc de Fort Whyte. Il venait de neiger, tout était blanc. 

Pour la première fois de ma vie, je pouvais admirer un troupeau de bisons, de très près. Quelle puissance se dégage de ces animaux! Il y a deux ans, nous revoyions notre projet de départ au Canada et décidions non pas d’aller à Vancouver comme nous le pensions initialement, mais d’aller vivre au pays des bisons…

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Au cours de notre balade, nous avons eu la chance de voir un cerf et une biche. Ici la vie sauvage s’invite en ville. C’est très impressionnant. Cette rencontre imprévue avec la biche, face à face, les yeux dans les yeux, je l’ai vécue comme un cadeau, une bulle hors du temps. 

Dans le parc, il y avait un endroit, un peu en retrait, caché, avec des bancs et des mangeoires à oiseaux. Mon mari m’a dit, regarde, ça doit être un cercle magique (il me connaît bien 😊). Alors nous avons pénétré à l’intérieur du cercle et nous avons été entourés d’oiseaux. À cet instant, ma fille qui avait été bien pénible jusque-là, maugréant et traînant les pieds, s’est tue, a commencé à bouger doucement, sans faire de bruit. Ce moment dans le cercle, entourée d’oiseaux, a complètement transformé son énergie. Il s’agissait bien d’un cercle magique!!!

En France, j’avais l’habitude des thérapies alternatives, des « médecines douces » comme on les appelle. Hier, j’avais rendez-vous pour la 

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première fois au Canada chez un naturopathe. J’y suis allée un peu sur la retenue, ne sachant pas à qui j’allais avoir affaire, après 18 mois à vivre avec la COVID-19, les vaccins, le climat de peur bien entretenu par les médias et relayé par la vox populi. Je suis entrée dans le cabinet, j’ai retiré mes chaussures et mon manteau, mais j’ai gardé mon écharpe bien nouée autour du cou et ma veste à capuchon bien fermée jusqu’en haut. (On se protège inconsciemment comme on peut…)

Et puis le médecin est arrivé. Il avait les cheveux blancs et on pouvait deviner une barbe blanche sous son masque. Son regard était malicieux et pétillant comme celui de l’acteur Robin Williams dans Docteur Patch. Il a commencé à m’expliquer sa vision de la médecine et à ce moment-là je me suis mise à pleurer. Son discours était celui que j’avais l’habitude d’entendre « avant ». À l’écouter, j’avais l’impression d’être « à la maison ». Les larmes sont venues, comme l’exprime si merveilleusement Frédéric Lenoir dans son livre que j’ai déjà évoqué dans une autre chronique.

« Je me suis souvent demandé pourquoi il nous arrive de pleurer lorsque nous sommes dans la joie. Je crois que c’est dû au fait que la joie vient d’une épreuve surmontée : la guérison définitive d’une longue maladie; la victoire après un effort intense qui nous a causé de profondes souffrances; les retrouvailles avec un proche qui avaient été longtemps empêchées. Ainsi, au milieu même de notre joie, nos larmes expriment la douleur qu’il a fallu traverser pour remporter cette victoire, pour nouer cette amitié indestructible, pour sortir d’une situation périlleuse. Elles constituent l’ultime trace d’une tristesse surmontée. » 

Frédéric Lenoir, extrait du livre La puissance de la joie 

Ses mots ont agi comme un baume sur mon cœur serré depuis si longtemps. Mes épaules ont commencé à se détendre, j’ai ôté mon écharpe, ouvert ma veste à capuchon; enfin je pouvais « respirer en confiance », sortir de l’apnée dans laquelle je vivais depuis si longtemps. À cet instant précis, en face de moi, j’avais le père Noël.
 

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Épiphanie : 2021 en chiffres et en lumière

Winnipeg, le 7 décembre 2021

Si les chiffres ont été très présents au début de ma carrière quand j'étais responsable des statistiques commerciales, j’avoue que depuis quelques années ils ne m’attirent plus… 


Toutefois, il m’a semblé intéressant en cette fin d’année de faire un bilan chiffré de ce qui s’est passé dans ma vie ces 12 derniers mois. 


Je suis arrivée à Winnipeg fin août 2020 en pleine pandémie. Nous avons vécu les isolements, les confinements, les restrictions, etc. Et prendre conscience, factuellement de tout ce qui a été accompli dans ce contexte si particulier, aide à relativiser cette étrange sensation qu’il ne se passe rien, que rien ne bouge, que je n’ai rien fait. 


Alors voilà tout ce que je peux compter. Depuis début 2021, j’ai :


-  écrit 
    o  12 « Instants de vie » :
        des textes personnels témoins de la magie de tous les jours
    o  9 « Histoires d’une œuvre » :
        des explications autour des œuvres que j’ai réalisées
    o  10 chroniques dans Le Nénuphar :
        des réflexions sur la vie, mon temps 


-  peint 27 tableaux 


-  fait 8 passages à la radio / tv / web (merci Radio Canada et le CDEM!) 


-  animé 

    o  5 ateliers d’art intuitif au CCFM
    o  8 cercles de Femmes (tous en ligne cette année!)


-  participé en tant qu’exposante à 4 marchés de Noël 

-  visité 2 musées et 60 maisons à vendre (…)

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Œuvre collective créée lors du dernier atelier au CCFM.

Et puis il y a des choses qu’on ne compte pas (ou plus) : le nombre de boîtes à lunch préparées, le nombre de Playmobil ou de livres pour enfants achetés, le nombre de rencontres aussi belles qu’improbables, sur la toile et en vrai! 

Il y a aussi les premières fois, si importantes quand on arrive dans un nouveau pays : ma première poutine, mes premières fois à rouler sur la neige, le verglas, participer pour la première fois à des ateliers 100 % en anglais, mon premier atelier de peinture en tant que participante, ma première rencontre avec une loutre, une biche…


Il s’est passé tellement de choses finalement en un an! 

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Commande réalisée pour les professeurs d’anglais de l’Accueil francophone.

Cet article paraîtra le 5 janvier 2022, nous serons entrés dans une nouvelle année. À 43 ans, je ne prends plus de « bonnes résolutions » depuis bien longtemps. Je ne me fixe plus d’objectifs, car je sais que la vie me demande de faire preuve de résilience. Je préfère prendre des engagements envers moi-même : écouter mon intuition, suivre mon cœur, rester pragmatique, toujours prendre une décision à tête reposée, continuer à expérimenter de nouvelles choses, rester curieuse et ouverte à toute rencontre ou opportunité, aussi improbable soit-elle. 


En 2022, je continuerai de cultiver le champ des possibles, de faire ma part dans le monde tel le colibri. 


Il y a quelques jours, Pierre Rabhi s’en est allé retrouver les étoiles, et en cette veille de l’Épiphanie, chers lecteurs, je vous souhaite de suivre la vôtre. Sur une de mes cartes Paroles de Lumière, j’ai repris la citation de Léonard de Vinci : « Qui est guidé par une étoile ne regarde jamais en arrière. » Une nouvelle année s’ouvre à nous, pleine de promesses de nouveaux possibles et de cadeaux à ouvrir, à l’instar de ceux portés par les Mages guidés par l’étoile à l’enfant nouveau-né. 


Je vous souhaite à toutes et à tous une belle célébration de l’Épiphanie. Moi je vais manger de la galette. 😉
 

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Les Playmo fêtent la nouvelle année.

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​En 2022 tout est possible!

À l’heure où je vous écris, il est encore temps de vous présenter tous mes vœux pour cette nouvelle année 2022.

Alors, bonne année à toutes et à tous chers lecteurs!

Je vais profiter de cette chronique pour exprimer ma gratitude pour ces (déjà!) 17 mois passés ici à Winnipeg.

Quand j’ai quitté la France, je ne savais pas où j’allais. J’avais visité Vancouver en juin 2019, mais je n’avais jamais mis les pieds au Manitoba.

Partir pour Winnipeg m’a obligée à suivre mon mari les yeux fermés, à lui faire confiance (je lui fais confiance depuis 18 ans, et ça continue), mais aussi à me faire confiance (bon ça c’est un peu plus nouveau ^^), à avoir une pleine confiance en la vie.

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Transition

Je suis pleine de gratitude pour les expériences vécues ici, les bonnes comme les moins bonnes, car chacune d’elle m’a fait évoluer, m’a confrontée dans mes croyances, dans mes projets, m’obligeant à faire preuve de résilience, à sortir de ma zone de confort, à repousser mes limites, me faisant grandir un peu plus, et à prendre conscience de mes forces et de mes faiblesses.

Aujourd’hui je suis reconnaissante pour toutes les rencontres que j’ai faites, car chacune d’elle a agi comme un miroir et m’a permis de mieux me connaître, chacune de ces personnes m’a enrichie, qu’elle en soit consciente ou non.

Je remercie cette Terre pour son accueil, je la remercie de me partager ses enseignements.

À l’heure où je vous écris, en ce 22 janvier 2022, il est 17 h 26 et dehors il fait -22 °C, un avis de froid extrême vient d’être publié pour cette nuit et un nouvel épisode neigeux est annoncé. Il y a quelque temps, je me serais enfuie en lisant ces mots – du reste beaucoup de mes amies restées en France frissonnent à la lecture de mes billets météo!

Avec le recul, je me rends compte de mon adaptation à mon environnement, au climat; je mesure aussi mes progrès en anglais.

Je suis enfin pleine de gratitude pour tous les projets que 2022 va me permettre de réaliser, les petits comme les grands. Cette année s’annonce d’ores et déjà riche en projets, en rebondissements, en nouveautés.

En 2022 je sens que tout est possible. Je suis prête, et vous? 

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Et puis un jour...

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« Connais-toi toi-même
et tu connaîtras l’Univers et les Dieux »

Winnipeg, le 14 février 2022

Après deux ans à vivre avec la COVID-19 et ses variants, la situation tend à se détendre à nouveau, les restrictions à se lever, laissant derrière elles de profonds stigmates : santé mentale, division au sein des familles, séparations, décès, nul ne ressort indemne de ces deux dernières années. 


Une autre réalité est que la société s’est clairement divisée; le monde se bipolarise entre ceux qui voudraient revenir « comme avant » et ceux qui voudraient créer un monde nouveau. 


Je ne sais pas trop comment ces sociétés vont bien pouvoir cohabiter, évoluer ensemble et/ou en parallèle. Une chose est sûre, et je le ressens très profondément, c’est que nous ne créerons pas de nouvelles choses avec les anciens modèles, et que l’Humain doit se redéfinir et mieux se comprendre, afin de pouvoir offrir la meilleure version de lui-même. 


Pour ce faire, la connaissance de soi me paraît être la pierre d’angle. Cette période de transition est une opportunité de se découvrir ou de se redécouvrir.


Il existe de nombreux outils de connaissance de soi : des plus concrets aux plus abstraits. 


Pour n’en citer que quelques-uns, vous pouvez faire appel à la graphologie, à la numérologie, à l’astrologie, aux tests de personnalité comme le DISC, aux cartographies de personnalité comme le MBTI, à l’ennéagramme, à l’analyse transactionnelle, à la PNL, à la spirale dynamique, à la vision intégrale ou le Human Design. 

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Chaque technique vous apportera des éléments de compréhension différents et parfois complémentaires en fonction de vos attentes et vos croyances.

En se connaissant soi-même, en s’affranchissant des étiquettes des diplômes et expériences, on pourra se parler en termes de vision, de valeurs, de compétences douces / de prédispositions (soft skills) voire en fonction des méthodes de vrais « pouvoirs magiques ». Cette connaissance de soi pourra ensuite permettre des associations créées sur des bases plus conscientes, sur de réelles complémentarités et de belles collaborations.

Je pense qu’il est temps de prendre quelques instants pour faire le bilan, de se regarder en face et d’accepter qui nous sommes réellement. C’est une démarche active nécessaire à la clarification de nos besoins, envies, désirs qui sont nos moteurs et nos guides.

Pour ma part, je vois à quel point ces outils sont importants dans ma vie, me permettant ainsi de mieux me connaître et donc de mieux communiquer avec mon entourage, mes relations, de mieux exprimer mes besoins, mes aspirations, de mieux mettre en avant ce dont je suis capable en trouvant des exemples concrets dans toutes les dimensions de ma vie, d’éviter de me fourvoyer dans des projets ou des associations peu équilibrés voire néfastes.

Je vous souhaite à toutes et à tous de vous découvrir, de vous dévoiler pour être pleinement qui vous êtes.

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Derrière le voile

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