top of page
51593953_m.jpg

SURVIVRE AU TRAVAIL

On dit que le travail c’est la santé et pourtant, pour plusieurs personnes, « gagner sa vie » finit parfois par devenir malsain. Sans compter les difficultés à se tailler une place sur le marché de l'emploi. Clarissa nous éclaire au sujet des impacts du travail sur notre vie et notre santé mentale.

Table des matières

Le stress à bonne dose

Allez-vous vous surprendre si je vous dis que le stress sert à nous protéger?
Ah oui! Je vous apprends du nouveau?

Si vous n’imaginez jamais le stress comme étant une bonne chose ou que vous ne voyez pas son côté positif, c'est peut-être parce que nous sommes tous tellement

habitués à entendre parler du stress de façon négative que l’on ne peut plus voir que ce côté de la médaille. Par contre, sachez que le stress sert, et a servi depuis longtemps, à nous protéger des menaces. Dès que l’homme préhistorique a dû

mamute2.jpg

combattre l’ennemi pour survivre, son cerveau et son corps ont développé un mécanisme de défense appelé lutte ou fuite (fight or flight). Ainsi, le stress n’est pas mauvais en soi, ni pour le corps ni pour le cerveau; au contraire, il est nécessaire à la survie¹.

Lorsque notre cerveau détecte une menace, des hormones vont activer les glandes surrénales qui produisent les hormones de stress les plus importantes chez l’humain : l’adrénaline et le cortisol¹. On va ainsi se préparer à poser les deux gestes possibles devant la menace : combattre ou fuir, et tout cela se produit en quelques secondes.

En résumé, ce mécanisme libère de l'adrénaline pour optimiser les fonctions de notre corps; les muscles sont tendus pour que le corps puisse s'échapper ou se battre, le 

luta ou fuga.png

le cœur et la respiration sont accélérés afin que plus d'oxygène se propage à travers le corps et aussi vers le cerveau, et même la sueur est là pour vous rafraîchir. Ensuite, le corps se prépare à diminuer les effets de l'adrénaline afin de les atténuer. Le cortisol va produire

une série de réactions métaboliques dans l'organisme, ce qui facilite son adaptation à l'impact du stresseur.

Par contre, le stress peut être néfaste pour notre santé lorsqu’il devient chronique, c’est-à-dire lorsque le mécanisme est en quelque sorte déréglé. Cela peut entraîner des troubles de santé mentale et physique. Des effets sur la mémoire, la concentration et la motivation commencent à apparaître, pouvant aller jusqu’à la dépression et l'épuisement professionnel. Côté physique, cela peut affecter le cholestérol négativement, jusqu’à une augmentation de l’indice de la masse corporelle.    

 

C.I.N.É. – Les conditions du stress

 

Une chercheuse de Montréal, Sonia Lupien, étudie les effets du stress depuis longtemps. Elle nous parle d’un acronyme que j’aime beaucoup, le C.I.N.É. Elle dit que pour qu’une situation soit stressante, il doit y avoir un ou plusieurs des éléments suivants qui caractérisent la situation : contrôle, imprévisibilité, nouveauté, égo menacé.

 

Aujourd’hui je vous parle du premier élément, « C » pour contrôle. Il entre en jeu lorsque vous sentez que vous n’avez aucun ou très peu de contrôle sur la situation, par exemple lorsque vous avez la perception que vous perdez le contrôle de votre temps, de votre emploi, de votre famille ou de votre santé. Le sentiment de perte de contrôle est suffisant pour déclencher une réponse physiologique du stress dans notre corps (Lupien, 2010, p. 26).

On pourrait penser à quelqu’un qui souffre d’aérodromophobie ou, autrement dit, qui a la phobie des avions. Nous, les passagers, quand on embarque dans un avion,

savons que nous n’avons pas le contrôle de ce qui va se passer dans la cabine de pilotage. C’est notre perception du manque de contrôle qui va jouer là-dedans, en plus du fait que nous n’avons pas la manette dans nos mains. Ainsi, qui aurait tendance à être plus stressé lorsqu’il y a une turbulence? Le passager ou le pilote? 

111082569_m.jpg

C’est probablement le passager, d’abord parce que le pilote sait très bien qu’une turbulence est très normale et que cela arrive plusieurs fois par jour, tous les jours, donc le pilote a tendance à avoir la perception qu’il sait ce qui se passe. Tandis que le passager n’a pas le contrôle de l’avion et d’autant moins la perception qu’il a le contrôle de la situation; par conséquent, son niveau de stress augmente, car il va ressentir cela comme une menace et son corps va répondre avec tous les mécanismes physiologiques décrits au début de cette chronique.

Le mois prochain, nous passerons aux lettres « I » et « N » de l’acronyme C.I.N.É. et je vous offrirai des suggestions pour mieux gérer son stress.

¹ Par amour du stress, Sonia Lupien, p. 43

Références :
Recette du stress, Centre d’études sur le stress humain (CESH)
Traquer le mammouth, ou comment mieux gérer le stress, Prévention au travail

 

51593953_m.jpg

Les conditions du stress (suite)

Rapportez-vous au début de l’an 2020, si vous voulez bien. Où étiez-vous? Quelles nouvelles suiviez-vous? De quoi parlait-on le plus dans les médias? Quel était votre environnement de travail? Quels étaient les sujets de conversation autour de la machine à café ou de l’abreuvoir au bureau? Si vous êtes en mesure de répondre à ces questions, c’est simplement parce que ce fut une période très marquante où nous vivions dans une période d’imprévisibilité et de nouveauté, deux caractéristiques du stress. L’imprévisibilité, c’est lorsque la situation est imprévue ou imprévisible pour vous, tandis que la nouveauté, c’est lorsque la situation est nouvelle pour vous. Je crois honnêtement que pour bien illustrer ces deux caractéristiques du stress on peut recourir au début de la pandémie, car nous avons tous été pris par surprise et n’avions aucune idée de ce qui allait s’ensuivre, comment la situation allait se développer. Chaque jour apportait une part de nouveauté. Cela, sans aucun doute, a augmenté votre niveau de stress.

Comment avez-vous fait pour gérer cette imprévisibilité? Comment vous êtes-vous adapté à cela? Avez-vous commencé à faire du télétravail? Vos enfants allaient-ils à l’école tous les jours? Si vous êtes étudiant ou étudiante, vos cours sont-ils maintenant en ligne? Que de changements dans les 12 derniers mois, n’est-ce pas? Bravo! Vous avez réussi à vous adapter à une nouvelle façon de vivre. Est-ce que cette imprévisibilité et cette nouveauté sont terminées? On peut présumer que non, car, à l’heure actuelle, même si les recherches avancent rapidement et que l'on en connaît davantage sur le virus qu’il y a un an, et qu’on sait mieux comment se protéger, on vit encore de l’imprévisibilité et on apprend qu’il y a quelque chose de nouveau chaque jour. Toute cette adaptation exige beaucoup de flexibilité, de la résilience et une bonne gestion du stress. À la maison, au travail ou aux études, bravo pour votre persévérance pour avoir tenu bon jusqu’à présent.

Imaginez alors deux arbres, un chêne et un roseau, et qu’une forte tempête approche accompagnée de grands vents et de tonnerre. Lequel des deux pensez-vous survivra le mieux à cette tempête? Laissez-moi vous rappeler l’histoire très connue du chêne et du roseau, une des fables de Jean de La Fontaine.

Le Chêne un jour dit au Roseau :
« Vous avez bien sujet d’accuser la Nature;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon¹, tout me semble Zéphyr².
Encore si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n’auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l’orage;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l’Arbuste,
Part d’un bon naturel; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos;
Mais attendons la fin. » Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.

Source : Jean de La Fontaine - Les Fables
 

172612621_153449209925959_61217725294201
172624699_748887829119187_71318557595611
172649641_517620452565042_59101081785447

Illustrations : Rodrigo Nascimento

MON icone courriel.jpg

Vous pouvez constater que c’est le roseau, d’apparence plus fragile, qui résiste mieux à l’orage, car il s’adapte mieux aux forces de l’extérieur. En revanche, le chêne est rigide, il ne bouge pas, il reste fixe, donc il ne s’adapte pas et ne peut résister. Imaginez maintenant que cette tempête représente les stresseurs, et les arbres notre façon de nous adapter : vous identifiez-vous davantage au chêne ou au roseau?

Alors, pour bien gérer votre stress, essayez d’endurer la force de cet orage. En renforçant votre résilience, vous allez mieux survivre. Des trucs et astuces pour augmenter votre résilience :

1) Ayez de l’espoir en l'avenir.
2) Si vous vivez une situation nouvelle ou imprévisible, ayez un plan B, plan C, plan D…
3) Restez motivé, concentrez-vous sur vos rêves et vos objectifs.
4) Redécouvrez les petits plaisirs de la vie.
5) Prenez soin de votre esprit, de votre corps et de votre santé. 

 

 

¹ Aquilon : dieu des vents septentrionaux, froids et violents dans la mythologie romaine

² Zéphyr : personnification du vent d'ouest dans la mythologie grecque. Ici, représente un vent léger et agréable.

51593953_m.jpg

Les conditions du stress (suite)

Je me souviens que lorsque j’étais adolescente, j’avais toujours le trac au moment de recevoir mon bulletin scolaire trimestriel. Ce n’était pas parce que j’avais de mauvaises notes, au contraire, car j’ai toujours obtenu des A et des B, très rarement un C. Ce que je craignais, c’était l’évaluation elle-même ou plutôt le fait qu’un professeur, c’est-à-dire quelqu’un plus compétent que moi dans une matière, m’évaluait sur mes compétences. À cette époque, je pensais que j’étais une des rares adolescentes à me sentir ainsi et que, parfois, je m’inquiétais trop.

Cependant, quelques années plus tard, alors stagiaire dans une école secondaire, je remarquais que les élèves de ladite école étaient aussi inquiets de leur note. Cette note avait la capacité d’influencer leur GPA, lequel détermine l’admission dans une université ou un programme. J’ai donc réalisé que ce stress était lié au fait qu’une note, une évaluation des compétences étaient en quelque sorte une menace qui pouvait aboutir au refus d’être admis à l’université.

En tant que professionnelle adulte, lors de chaque évaluation du rendement, j’ai ressenti aussi une certaine crainte, un certain stress. Si on revient au premier article de ma chronique, on y représentait cette menace par le mammouth. Dans ce cas-ci, l’évaluation du rendement est le mammouth que je dois maîtriser pour mieux gérer mon stress. J’ai appris à maîtriser ce stress ainsi que l’anxiété liée à la performance au fur et à mesure de mes études en psychologie et d’une meilleure connaissance de moi. Ainsi, j’ai développé mes compétences en tant que professionnel en général et j’ai pu mieux gérer mes sentiments par rapport aux évaluations. En tant que professionnel en relation d’aide avec une certaine expérience en ressources humaines, je peux affirmer que je ne suis pas la seule personne au monde à avoir cette crainte de se faire évaluer, elle est par ailleurs plus commune qu’on peut imaginer.

Votre évaluation.jpg

Voici que l’on arrive à la dernière lettre des caractéristiques du stress¹, le É, pour Égo menacé. Lorsque nos compétences se font évaluer, soit pour un bulletin scolaire ou pour une évaluation du rendement au travail, ou encore lorsque l’on a la perception que quelqu’un doute de nos capacités, on peut les interpréter comme une menace à notre égo. Ainsi, la peur que quelqu’un d’autre ait le pouvoir de prendre une décision qui pourrait influencer notre avenir dans l’entreprise où l’on travaille, par exemple, nous cause du stress. 

Comment gérer le stress causé par un égo menacé? Il existe plusieurs moyens et c’est à nous de choisir l’approche qui nous convient le mieux. Le premier pas, c’est d’identifier ce que l’on vit : « Est-ce du stress? », « Est-ce de l’anxiété liée à la performance? », « Quelle en est la fréquence? »… Ensuite, on peut dire à notre cerveau que le mammouth n’est pas si grand qu’on le croit et pour ce faire, il existe des exercices très utiles de relaxation et de pleine conscience. On peut aussi travailler sur nos attentes vis-à-vis nous-mêmes. Par exemple, est-ce que de s’attendre à obtenir un excellent rendement en tout temps correspond à une attente réaliste? 

Si après tout cela on se rend compte qu’on a encore besoin d’aide, on peut se tourner vers un professionnel en counseling ou en psychothérapie. 

 

¹ C.I.N.É. : contrôle, imprévisibilité, nouveauté, égo
 

51593953_m.jpg

À chacun son cheminement

D’après le dictionnaire Larousse, raconter c’est « Faire oralement ou par écrit le récit d'événements, d'aventures, réels ou imaginaires.¹ » Le Petit Robert²  indique que raconter est « exposer par un récit ». Même si les deux dictionnaires sont d’accord en ce qui concerne la définition du mot; on sait qu’il y a plusieurs façons de raconter l’histoire de notre vie. Ce que l’on dit et la manière dont on choisit de le dire dépendent de la personne à qui l’on parle : un ami de récente date, un professionnel en relation d’aide ou un collègue de travail. Lors d’entrevues d’embauche par exemple, à la question « Parlez-moi de vous. », un candidat peut être incertain de ce qu’il peut se permettre de dire. Lorsque la conversation porte sur nous-mêmes et notre vécu, nous avons  tous quelque chose à dire, même si les mots pour le dire nous manquent parfois. Ce sont ces expériences, par ailleurs, qui ont façonné notre personnalité, notre savoir, notre savoir-faire et savoir-être. Un des synonymes du mot expérience est le mot cheminement³. Ainsi, je me permets de vous poser la question : quel chemin avez-vous parcouru dans votre vie? Quel cheminement avez-vous fait, pour être qui vous êtes aujourd’hui?

116596875_m.jpg

Comment était la route? Facile à marcher ou pleine d’obstacles? Plus courte ou plus longue? Montagneuse ou plaine? On trouve quelques livres, chansons et citations sur Internet sur ce sujet, personnellement, j’aime beaucoup deux citations provenant de chansons brésiliennes que je vais essayer de vous traduire ici.


« Tu ne sais pas combien j'ai marché pour arriver ici. » Dans cette chanson, l’auteur exprime l’idée qu’il a parcouru un long chemin pour réussir à avoir du succès.


L’autre chanson dit : « Je suis le seul qui connaît chaque coin où j'ai passé. » Dans celle-ci, l’auteur exprime l’idée qu’il est le seul à connaître tout ce qu’il a vécu. Dans les deux chansons, il est évident que :
- le chemin que l’on traverse n’appartient qu’à nous;
- personne au monde ne peut cheminer à notre place, même si certaines personnes nous accompagnent le long de certains parcours.


On dit souvent que la route du succès est pleine d’adversité, d’obstacles, de déboires, voire même aussi quelques déceptions. Or, si on a tous des frustrations au long du chemin, qu’est-ce qui fait en sorte que certaines personnes vont surmonter les défis et d’autres non? Comment conserver sa motivation jusqu’au moment où l’on va obtenir du succès? Comment passer à travers les frustrations et continuer notre chemin? 


Dans mon expérience de travail, j’ai pu aider plusieurs personnes à se trouver un emploi, je n’ai jamais fait le chemin à leur place, mais avec elles. Une fois, un client m’a envoyé une très belle lettre de remerciement après quelques mois de travail ensemble. Il faisait référence au poste dans la compagnie où il travaillait comme étant le sommet d’une montagne; il venait tout juste de se faire congédier après 25 ans de service. Il a écrit :

« Il existe d'autres montagnes autour de « l’Everest », il y a d'excellentes opportunités dans ces montagnes. Cependant, il n'est pas possible de simplement sauter du sommet de « l’Everest » à une autre « montagne ». Vous devez descendre au pied de la montagne, examiner l'environnement, choisir la « montagne » qui vous convient le mieux et recommencer à grimper. Avec confiance et détermination, et tout ce que cela implique d’apprentissage, d’écoute et d’humilité pour découvrir de nouvelles voies. »

Il exprimait ainsi comment il a fait pour explorer d’autres opportunités d’emploi, quels outils il a utilisés pour garder sa motivation et continuer son chemin sans se laisser décourager.


Alors, je vous pose la question : malgré tous les obstacles auxquels vous avez fait face dans votre parcours professionnel, qu’avez-vous fait pour garder votre motivation et avoir du succès? Ou si vous êtes encore au milieu du chemin, qu’envisagez-vous de faire pour garder votre motivation? Quelle compétence personnelle allez-vous utiliser? Je vous invite à penser à ces questions, car dans la prochaine chronique je vous parle de résilience et comment elle peut vous être utile. 

¹ Définition de raconter, Larousse.fr

² Édition 1994

³ Antidote

51593953_m.jpg

La résilience

Dans la chronique précédente, je vous ai parlé du cheminement professionnel de chacun et des obstacles qu’on peut trouver durant notre parcours professionnel. Avez-vous réfléchi aux questions qui y étaient posées? Avez-vous trouvé comment vous faites pour garder votre motivation et avoir du succès? En réfléchissant, vous avez peut-être remarqué votre résilience. L’origine de ce mot vient de la physique, pour décrire la relation entre la contrainte et la déformation des barres métalliques, vers le début du XIXᵉ siècle. Dans le contexte des sciences du comportement humain, on parle de plus en plus de la résilience, mais qu’est-ce que cela veut dire au juste? D’après le dictionnaire Larousse, la résilience est : l’« aptitude d'un individu à se construire et à vivre de manière satisfaisante en dépit de circonstances traumatiques »¹. D’après Bimrose et Hearne², la résilience est l’habileté à survivre à un changement lorsqu'il survient.

Ainsi, on voit que la résilience c’est la capacité de surmonter les obstacles qu’on trouve sur notre chemin, les traumas, les changements, la capacité de trouver des solutions à nos problèmes, et la capacité de garder sa motivation, malgré les défis. Bien sûr, c’est une capacité subjective, et comme chacun de nous sommes uniques, nous gérons les facteurs de stress de façons différentes. C’est-à-dire que deux personnes vivant le même évènement peuvent l’interpréter et le vivre de façons différentes. En plus, pour chaque défi que l’on vit, nous allons trouver que certains sont plus faciles à gérer que d’autres.

À titre d’exemple, connaissez-vous l’histoire de la fougère et du bambou? Je vais la résumer ici et si jamais vous voulez la lire au complet, rendez-vous sur cette page : Histoire de la fougère et du bambou.
 

66160213_m.jpg

L’histoire de la fougère et du bambou – (conte oriental)

Un jour j’ai renoncé à mon travail, à mes relations et à ma vie. Je suis ensuite allé dans la forêt pour parler avec un ancien que l’on disait très sage. Je lui ai demandé :

– « Pourrais-tu me donner une bonne raison pour ne pas m’avouer vaincu? »

 

Il me répondit :
– «
 Regarde autour de toi. Vois-tu la fougère et le bambou? »

 

– « Oui », répondis-je.
 

– « Lorsque j’ai semé les graines de la fougère et du bambou, j’en ai bien pris soin. La fougère grandit rapidement. Son vert brillant recouvrait le sol. Mais rien ne sortit des graines de bambou. Cependant, je n’ai pas renoncé au bambou. Pendant quatre ans le bambou n’a pas poussé, mais lors de la cinquième année, une petite pousse de bambou est sortie de la terre. En comparaison avec la fougère, elle avait l’air très petite et insignifiante. À la sixième année, le bambou grandit jusqu’à plus de 20 mètres de haut. »

On comprend à partir de cette histoire que le bambou avait passé cinq ans à fortifier ses racines pour se soutenir, ce qui l’a rendu plus fort et lui ont donné ce dont il avait besoin pour survivre. Tandis que la fougère a poussé lors de la première année, car elle n’avait pas besoin de fortifier ses racines pendant plusieurs années. Comme le personnage du début de l’histoire qui a tout renoncé et qui s’avouait vaincu, il a appris que même si on ne voit pas de résultats immédiats suite aux efforts que l’on fait, cela ne veut pas dire que rien ne se produisait à l’intérieur du bambou, et parfois cet effort qui se passe à l’intérieur de nous est plus important que ce qui se voit à l’extérieur, car nous sommes en train de nous fortifier.

¹ Résilience, Larousse.fr

² Bimrose, J. et Hearne, L. (2012). Resilience and career adaptability: Qualitative studies of adult
career counseling. Journal of vocational behavior, 81(3), 338-344.

51593953_m.jpg

Les immigrants sur le marché du travail

– Introduction –

Le Canada est un pays multiculturel, c’est-à-dire, d’une richesse culturelle très diversifiée. La mosaïque canadienne évoque surtout la multiplicité ethnique et culturelle du pays; on y trouve plus de 200 langues¹, de divers groupes religieux et croyances², et bien sûr des manifestations culturelles artistiques partout au pays : musique, cinéma, danse, spectacles. La population totale du pays compte environ 20 % d’habitants nés ailleurs. On peut avoir un aperçu des histoires de la vie des immigrants en lisant leurs témoignages dans d’autres chroniques³ de ce magazine.

Oui, ce sont des faits que l’on est habitué à voir quotidiennement, mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi on veut immigrer au Canada et surtout au Manitoba? Avez-vous déjà posé la question à votre voisin, votre ami, à une connaissance ou bien dans votre communauté? Étant moi-même une immigrante, je me suis intéressée à poser cette question dans ma communauté culturelle en faisant un court sondage. Les raisons qui sont ressorties le plus sont les suivantes :

  • la qualité de vie ou bien la possibilité d’offrir une meilleure qualité de vie à sa famille,

  • la sécurité,

  • le désir de changer de pays,

  • les opportunités de travail.

126457223_m.jpg

D’après ces réponses, on voit que le choix de s’établir dans un autre coin du monde découle de la recherche de bien-être, soit personnel ou professionnel. Une autre question posée lors du sondage portait sur les raisons d’avoir choisi la province du Manitoba. Dans ce cas, les réponses étaient :

  • un processus d'immigration plus facile que dans d’autres provinces,

  • le coût de la vie plus abordable,

  • les opportunités d’emploi ou d’études, 

  • ou tout simplement parce que le Manitoba est une province agréable à vivre.

imm man.jpg

Encore une fois, le bien-être était la raison de ce choix, mais ici on voit apparaître plus clairement le côté professionnel, soit la recherche de travail ou d’études. 

D’un côté, on sait que le Canada est encore ouvert à l’immigration surtout pour des raisons économiques, car la plus grande partie de notre croissance économique repose sur cette population⁴. Depuis 2019 jusqu’à 2021, le plan du Canada est d’accueillir en moyenne 340 000 personnes par année⁵. Aujourd’hui, sur le marché du travail, cette population représente un travailleur sur quatre venu s’établir ici. Il y a même de nouveaux programmes créés récemment pour attirer les travailleurs et les chefs d’entreprises afin qu’ils viennent s’établir ici, et ce pour répondre aux divers besoins du marché du travail.

Alors, et pour faire honneur au titre de la chronique Survivre au travail, il y a beaucoup de nouveaux arrivants qui font face à des obstacles pour s’intégrer au marché de l’emploi, surtout dans les premières années. Par exemple, le taux de chômage parmi la population arrivée au cours des cinq dernières années est 162 % plus élevé que celui parmi la population née au Canada, et lorsqu’on parle des personnes arrivées depuis les cinq ou dix dernières années, ce nombre diminue à 122 %, mais il demeure toujours plus élevé que celui parmi la population locale. Il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer ce nombre, je vais y revenir dans les prochains articles. En attendant, à quels obstacles pensez-vous que les immigrants font face en arrivant ici?

51593953_m.jpg

Les immigrants sur le marché du travail

– Les obstacles –

Le mois dernier, je vous ai demandé à quels obstacles vous pensiez que les immigrants font face en arrivant ici. Avez-vous eu le temps d’y réfléchir? Pouvez-vous en nommer quelques-uns? D’abord et avant tout, notons que chaque expérience est différente des autres, chacun vit son propre chemin et donc chaque immigrant fait face à différents obstacles. Alors, lorsque vous lisez ce texte, ayez en tête que c’est important de comprendre que tous les obstacles ne vont pas nécessairement s’appliquer à tous les nouveaux arrivants.

On a regroupé dans deux différents groupes les principaux obstacles auxquels les immigrants font face¹, c’est-à-dire les obstacles par rapport au marché du travail ou ceux liés aux compétences personnelles. 

•    Par rapport au marché du travail :

o    Manque de connaissance de la dynamique du marché de l’emploi;
o    Accès au marché du travail caché par le biais de réseaux;
o    Compétences en entrevue;
o    Dévalorisation des compétences.

123509571_m.jpg

Les immigrants dans la catégorie « immigration économique² » ont le droit de travailler au Canada, dès leur arrivée, cependant la plupart d’entre eux n’arrivent pas avec une offre d’emploi en main. Ainsi, ils doivent se lancer dans une recherche d’emploi dès leur arrivée pour surmonter une des difficultés principales, le chômage. Chaque pays a son propre contexte et la dynamique du marché de l’emploi change d’un coin à l’autre. Comme les immigrants ne connaissent pas nécessairement la dynamique du pays d’accueil, ils doivent l’apprendre pour mieux s’intégrer. En plus, il y a des immigrants qui n’ont pas encore de liens sociaux ou d’amis dans la société d’accueil, alors ils n’ont pas accès au marché caché de l’emploi via ses connaissances et références. 


Imaginons alors que le candidat à l’emploi a finalement été appelé pour une entrevue d’embauche, cela pourrait s’avérer un autre obstacle, car la communication verbale et non verbale change, par exemple il y a des pays où regarder directement dans les yeux du recruteur est un manque de respect, ici c’est plutôt le contraire. 


Un autre obstacle concerne la dévalorisation des compétences. Plusieurs immigrants qui ont fait des études de niveaux collégiales et universitaires et qui sont des professionnels dans leur pays d’origine subissent une dévalorisation de leurs compétences en arrivant ici. Soit parce qu’ils exercent une profession réglementée et par conséquent doivent suivre les étapes pour bien pouvoir travailler dans le métier; ou parce qu’ils attendent l’évaluation des acquis et doivent encore faire valider leurs connaissances, dans les différents domaines, ou encore parce qu’ils doivent mettre à jour leurs compétences techniques.


Le deuxième groupe cible les compétences personnelles, car il est plutôt lié à des aptitudes individuelles.


•    Compétences personnelles : 

o    différences culturelles, 
o    barrières linguistiques,
o    perte du réseau social, 
o    perte du statut économique et professionnel. 


D’après le dictionnaire Larousse, la culture se manifeste dans un groupe social par l’ensemble des signes caractéristiques du comportement comme le langage, les gestes et les vêtements permettant ainsi de différencier les personnes appartenant à une autre culture. Or, les individus qui sont nouvellement arrivés au Canada et qui n’ont pas nécessairement un niveau élevé de compréhension culturelle seront moins à l’aise lors des interactions sociales. En plus, la communication verbale et non verbale fait partie de la culture et reflète le comportement attendu dans un contexte de travail. Ainsi, si le travailleur a un niveau plus élevé de compréhension culturelle, il s’en sortira mieux dans certaines situations et dans son environnement. S’ajoutent à ceci les barrières linguistiques, puisque pour un certain nombre d’immigrants, l’anglais ni le français n’est leur langue maternelle.

D’autre part il y a le réseau social³, c’est-à-dire la communauté d’individus reliés entre eux par des liens familiaux, amicaux ou professionnels. Lorsqu’une personne déménage dans une autre région elle s’éloigne de ses amis, de ses collègues de travail et même de sa famille, en perdant donc la proximité avec ses liens sociaux.

Enfin, les immigrants perdent leur statut économique et professionnel lorsqu’ils doivent recommencer leur carrière et repartir à zéro, car les travailleurs qualifiés arrivent au pays d’accueil avec des connaissances et des compétences techniques acquises dans leur pays d’origine, mais cela seul ne leur garantit pas un emploi ni qu’ils seront en mesure de s’établir économiquement ou qu’ils auront le même statut qu’ils avaient dans leur pays d’origine.

En conclusion, nous avons vu dans ce texte un aperçu de quelques obstacles auxquels les immigrants font face, alors comment pensez-vous qu’ils font pour les surmonter?

51593953_m.jpg

Malgré les obstacles...

« Dans les nouveaux temps, malgré les obstacles nous avons grandi, nous sommes attentifs, nous sommes plus vivants. Dans les nouveaux temps, malgré les dangers de la force la plus brutale, de la nuit qui fait peur, nous sommes au combat. Pour survivre.¹» 

156561556_m.jpg

Presque deux ans après le début de la pandémie, nous ne sommes toujours pas revenus à la normale! Voulons-nous vraiment revenir à la normale? Et… de quel « normal » parle-t-on?

L'expression « nouveau normal » suggère l'espoir d'un retour à une stabilité où il est possible de prévoir ce qui pourrait arriver et où on peut se sentir à nouveau en contrôle. Toutefois, la pandémie nous a fait sortir de notre zone de confort et le monde d'aujourd'hui est de plus en plus imprévisible². 

Nous vivons de plus en plus dans une guerre de l'information, de polarisation de l’information et d’opinions, et nous vivons une expérience sans précédent. Ainsi, même s'il s'agit d'une nouvelle normalité, nous avons de vieux défis, comme apprendre ce qui se passe tout en ayant le courage de regarder la réalité en face, car c'est le premier pas vers quelque chose de différent.

Tant de choses ont changé depuis le début de la pandémie, mais est-ce le monde qui a changé ou est-ce nous qui avons changé? La vieille question de l’œuf ou la poule…

Nous avons recommencé à valoriser davantage l'authentique, à avoir plus de contacts avec la nature, à avoir des horaires et lieux de travail plus flexibles et plus de temps pour la famille. Nous avons encore une fois valorisé la communication avec les autres et appris à mieux connaître nos droits. Entre autres le droit de prendre du temps pour nous et de profiter de loisirs de qualité³. 

Nous avons cessé de mesurer les distances et l’éloignement en mètres et en kilomètres et là-dessus, voici une petite anecdote personnelle : mon neveu s’est exclamé à ma sœur : « Maman! Maintenant tout le monde vit dans un autre pays! », alors que je suis la seule de la famille qui en est éloignée. Ainsi, Zoom est devenu un outil de communication professionnel et personnel, et a rapproché les gens.

Le cardinal, qui dirige la Bibliothèque vaticane, a ajouté que « la normalité, à laquelle nous aspirons si longtemps, n'est pas un lieu familier vers lequel nous nous tournons, mais une nouvelle construction où nous devons nous engager. Aussi dystopique qu'elle puisse être, la pandémie nous pousse dans le futur. » 

La pandémie a accéléré des changements dans le monde du travail, comme l’accès au télétravail et certaines compagnies ont dû fermer leurs portes. Nous avons tous plus de traits en commun que nous ne le pensons, nous voulons tous avoir une meilleure qualité de vie, un présent et un avenir plein d'espoir. D'un point de vue optimiste, nous pouvons constater des améliorations pratiques à partir de cette époque, telles que l'amélioration des habitudes d'hygiène, l'amélioration des relations interpersonnelles ainsi que des relations de travail parce que nous avons eu l'occasion de repenser ces relations.

La pandémie nous a permis de prendre conscience que nous sommes tous ensemble, car c'était et c'est un moment vécu simultanément par toute l'humanité. Nous arrivons à comprendre la souffrance et la perte d'une manière différente. Elle nous a aussi permis de regarder à l'intérieur, non pas dans le sens égocentrique, mais dans le sens de l'introspection, de l'écoute intérieure et du développement de l'intelligence émotionnelle. À son tour, se sentir bien dans sa peau a une grande influence sur la façon dont nous nous comportons avec les autres.

Quels défis avez-vous rencontrés en ce début de « nouveau normal »?

51593953_m.jpg

Des pistes pour surmonter les obstacles

Dans l’article du mois d’octobre¹, j’ai écrit au sujet des obstacles auxquels les immigrants font face lors de leur intégration au marché du travail. Dans le présent article, nous allons voir des pistes pour les aider à surmonter ces obstacles, et donner des pistes pour que les employeurs attirent et retiennent ce groupe de travailleurs. D’abord, il est important de comprendre que l’inclusion se fait des deux côtés, soit de l’individu lui-même qui va s’adapter, soit de la nouvelle société d'accueil, car l’inclusion préconise l’adaptation de la société afin d’accueillir tous les individus, dans leur diversité². 

104493282_m.jpg

Ainsi, pour que les nouveaux arrivants soient économiquement intégrés dans notre pays, ils doivent, la plupart du temps, se trouver un emploi et donc, effectuer une recherche d’emploi. Idéalement elle doit être faite avec beaucoup de planification et en choisissant les stratégies les plus adéquates, ou celles qui pourraient avoir plus de chance de donner des résultats. J’attire votre attention sur trois éléments très importants pour une bonne recherche d’emploi : la première c’est la connaissance de soi-même, c’est-à-dire de vous interroger et de réfléchir sur des questions comme : « Qui suis-je? » « Qu’est-ce que j’ai à offrir? » La deuxième est la connaissance du marché du travail, des questions comme : « Quelles professions puis-je exercer au Canada? » « Quels sont le salaire, les possibilités et les exigences pour le poste souhaité? » La troisième c’est la stratégie, qui comprend : les outils de recherche d’emploi comme le CV, la lettre de présentation et la lettre de remerciement.

Comme la connaissance de soi et du marché du travail peut varier d’une personne à l’autre et d’un métier à l’autre, dans cet article nous allons nous pencher seulement sur ce qui peut être commun au plus grand nombre des personnes : les outils de recherche d’emploi. Parmi tous les outils, regardons le CV, car il est un des principaux outils de recherche d’emploi. Le but du CV est de vous présenter à un employeur potentiel de façon à l’inciter à vous convoquer à une entrevue, n’est pas? Pour cela, il faut ajuster ce CV pour faire bonne impression. Vous pouvez utiliser ces petits trucs lors de la rédaction du vôtre :

 

  • Assurez-vous que votre CV reflète bien le lien entre vos expériences, votre formation et vos compétences et celles exigées par l’employeur.

  •  Si vous avez plus de qualifications que celles demandées pour le poste, réfléchissez si c’est une bonne idée d’inscrire toutes vos qualifications dans votre CV. Est-ce que c’est un poste d’entrée et vous étiez gestionnaire? Attention, car la surqualification peut être mal vue.

  • Faites un bilan de vos compétences transférables³.

  • Attention au modèle que vous allez choisir! Un CV fonctionnel peut être plus efficace qu’un CV chronologique.

  • Pas besoin de mettre le titre de vos emplois précédents en évidence. Vous pouvez, à la place, attirer plus d’attention sur les noms des compagnies où vous avez travaillé.

  • Démontrez vos compétences personnelles, en plus de vos compétences techniques.

  • Il existe des groupes d’équité en matière d’emploi⁴, donc n’hésitez pas à vous autodéclarer minorité visible.

  • Si vous écrivez une lettre de motivation, c’est important de faire des liens entre votre profil, vos compétences transférables et le poste souhaité.

  • Effectuez une recherche sur l’entreprise ou vous postulez et démontrez votre intérêt d’y travailler.

 

À votre tour! Adaptez vos outils de recherche d’emploi et remarquez s’il y a une différence la prochaine fois que vous postulez pour un emploi. Si oui, bravo! Vous êtes sur la bonne voie. Sinon, révisez toute votre stratégie.

De l’autre côté, si vous êtes un employeur, sachez que d’ici 2031, un employé sur trois viendra de l’extérieur du Canada. Dans la plus grande ville canadienne, Toronto, 50 % des travailleurs sont nés ailleurs⁵. Il est donc important de vous munir d’outils pour recruter et retenir cet important groupe de travailleurs. 

33091057_m.jpg

Devenez plus familier avec les différentes formes d’entrevue et recrutez des personnes de différentes cultures. Soyez sensible aux différences culturelles. 

  • Une orientation bien planifiée qui leur présente votre lieu de travail et qui définit bien les attentes contribue à augmenter la rétention et la productivité des employés.

  • Évitez les tests standardisés (de nombreux tests standardisés sont culturellement biaisés).

  • Mettez consciemment de côté les stéréotypes ou les idées préconçues, utilisez de l’empathie.

  • Posez des questions dans un langage clair, en évitant les expressions idiomatiques, les acronymes et l'argot.

  • Écoutez au-delà des accents, c'est le message qui est important!

  • Soyez ouvert aux expériences non canadiennes, car elles sont aussi riches.

  • Si le candidat avait une autre profession, soyez très ouvert aux compétences transférables.

  • Encouragez les candidats à parler des rôles, des responsabilités et des réalisations commerciales de leurs emplois précédents, même s'ils étaient à l'extérieur du Canada.

  • Ne limitez pas votre triage seulement aux candidats ayant une expérience canadienne.

Soyez conscient que les immigrants auront beaucoup à contribuer à votre compagnie, et que normalement ils font preuve d’adaptation et de motivation à réussir dans leur nouveau pays. 

En somme, on comprend que les immigrants doivent surmonter des défis et des obstacles pour s’adapter au marché de l’emploi et que les employeurs peuvent, de leur part, contribuer à cette intégration. Plus nous avons des outils pour faire en sorte que les immigrants réussissent, plus ils seront en mesure de s’intégrer professionnelle-ment, nous serons tous gagnants.  
 

¹ Survivre au travail, magazine Le Nénuphar, numéro d’octobre 2021

² Mieux comprendre les principes d’une société inclusive

³ Compétences transférables.pdf (cscvanier.com)

Groupes visés par l'équité en matière d'emploi - Canada.ca

⁵ Présentation de Charlotte Ong'ang'a​ Overqualified, underemployed, underpaid: Career Tips for the Internationally Educated Immigrant Professionals lors de la conférence manitobaine sur le développement de carrière Let’s Get To Work

51593953_m.jpg

Les dimensions de l’adaptabilité
– Souci et contrôle –

Dans les articles précédents, nous nous sommes penchés sur les obstacles auxquels les immigrants font face lorsqu’ils viennent s’établir ici et, dans le dernier article, nous avons offert des pistes pour surmonter certains de ces obstacles à l’aide d’outils de recherche d’emploi. 

Voyons maintenant les divers obstacles auxquels tous les chercheurs d’emploi sont confrontés ainsi que des façons pour les vaincre.

Dans le domaine du développement de carrière, plusieurs auteurs étudient et travaillent sur différentes facettes et il existe donc plusieurs théories sur le sujet. Mark Savickas, en particulier, s’est intéressé à l’adaptabilité de carrière, une action proactive de l’individu, et les compétences qui aident ce dernier à effectuer des transitions avec succès. Les stratégies que les individus utilisent pour résoudre les problèmes sont appelées les dimensions de l’adaptabilité, et il y en a quatre principales : le souci, le contrôle, la curiosité et la confiance¹. Nous allons en examiner deux : le souci et le contrôle.

 

127477170_s.jpg

Le souci est considéré comme la dimension fondamentale de l'adaptabilité de carrière, et fait référence à la participation active et à la planification. L’individu qui est soucieux de son avenir pourra mieux se préparer à s’ajuster aux défis à venir. C’est quelqu’un qui est optimiste, qui a de l’intérêt pour son avenir professionnel. Alors, si vous sentez le besoin d’augmenter votre « souci » en ce qui a trait à votre propre carrière, voici quelques suggestions :

  • Ayez un regard optimiste vers l’avenir. Avoir de l’espoir même dans les conditions qui ne paraissent pas très favorables aidera à garder votre motivation.

  • Soyez prêts à faire de futures transitions d’emploi.

  • Soyez conscient des opportunités et des choix qui s’offrent à vous.

Le contrôle est la capacité de prendre sa carrière en main, il reflète une responsabilité personnelle pour construire son avenir, et pour avoir une attitude d’engagement dans

142669389_s.jpg

la prise de décision. Il est le degré de responsabilité qu'un individu assume pour son  avenir professionnel, le fait d’être autonome et responsable de la transformation de sa carrière. C’est savoir que votre cheminement professionnel vous appartient, et qu’il ne repose pas sur l’environnement ou sur les autres, et ainsi se comporter de manière affirmée pour acquérir l’expérience de travail souhaitée. Il y a une recherche²

qui démontre que les individus qui éprouvent un plus grand sentiment de contrôle personnel sont plus susceptibles de se considérer comme adaptables au monde du travail.

Alors, si vous voulez avoir plus de contrôle sur votre carrière, voici quelques trucs : 

 

  • Pratiquez votre influence sur le contexte, soyez proactif!

  • Mettez en œuvre des stratégies d’adaptation aux exigences des différents environnements.

  • Ayez plus de pouvoir sur votre prise de décision. 

  • Réfléchissez et clarifiez les choix qui s’offrent à vous. 

L’adaptabilité est importante parce que ceux qui s’adaptent plus facilement aux changements peuvent faire preuve de bien-être subjectif, et une adaptation plus efficace devrait conduire à une réduction du stress au travail³. Les compétences personnelles, comme l’adaptabilité, en plus d’aider les individus à accéder au marché du travail, faciliteront une transition de carrière réussie. De plus, vous aurez une meilleure appréciation de votre travail et vous réussirez mieux parce qu’en exerçant un emploi qui correspond à vos objectifs et désirs, vous vous intégrerez mieux dans votre travail.

En conclusion, nous avons vu que l’adaptabilité est très importante pour vous et pour votre carrière et nous en avons couvert deux dimensions. Nous parlerons de la curiosité et de la confiance dans le prochain article, deux dimensions d’une transition de carrière réussie. 

¹ Les quatre « C » selon l’échelle d’adaptabilité de carrière CAAS (Career Adapt-Abilities Scale : Concern, Control, Curiosity, Confidence)

² Duffy (2010)
³ Lane et Lee, 2018

(à suivre)

51593953_m.jpg

Les dimensions de l’adaptabilité
– Curiosité et confiance –

Comme nous l’avons mentionné dans l’article précédent, nous allons maintenant parler de deux autres dimensions de l’adaptabilité : la curiosité et la confiance. Je suis sûre que vous connaissez ces deux mots. Mais, savez-vous ce qu’ils veulent dire dans le domaine du développement de carrière? Il se peut que cet article s’adresse davantage à ceux qui sont en recherche d’emploi ou encore à ceux qui veulent se trouver un autre emploi.

 

Êtes-vous une personne curieuse? La curiosité, d’après le dictionnaire Larousse, est la qualité de quelqu'un qui a le désir de connaître, de savoir. Pour le développement de carrière, la personne qui est curieuse aurait une tendance à explorer activement différentes opportunités et options de carrière. Par exemple, travailler dans différents endroits, mais aussi dans différentes professions. Les personnes les plus curieuses sont plus motivées à rechercher des opportunités de croissance¹. Il est important d’être curieux, car l’individu élargit ses horizons en essayant les différentes opportunités qui se présentent dans sa vie.

 

Si vous êtes en recherche d’emploi, ou en transition de carrière, vous pourriez augmenter votre curiosité en suivant ces trucs :

  • Explorez le marché du travail : parlez avec des personnes qui ont diverses professions, afin d'en apprendre davantage sur différents domaines;

  • Cherchez des tests d’intérêts professionnels, il y en a plusieurs en ligne;

  • Proposez-vous à faire des stages d’exploration et du bénévolat, ce sont des opportunités d’apprentissage très enrichissantes.

 

Alors, si je vous demande quel est votre niveau de confiance en vous-même, que diriez-vous? Voici un tableau très intéressant à ce sujet² :

La confiance en soi ce n'est pas...

Parler avec confiance et assurance même lorsque vous ne savez pas comment réagir sur le moment.

Manquer d'assurance quand vous ne savez pas comment réagir sur le moment.

Rechercher de nouveaux défis et de nouvelles responsabilités même quand le résultat est incertain.

Ne pas prendre de risque en n'exécutant que des tâches familières et où le résultat est certain.

Défendre ses idées ou ses positions lorsqu'elles sont contestées, même par des employés de niveaux supérieurs.

Céder ou ne rien dire lorsque quelqu'un critique son point de vue ou sa position.

Croire que sa manière de procéder est la bonne, même lorsque les premières tentatives risquent d'échouer.

Modifier les plans au premier signe d'échec ou de désaccord.

Agir d'après son expertise et sa compréhension de la situation.

Vérifier de nouveau ses idées auprès des autres et attendre leur autorisation avant de prendre des mesures.

La confiance en soi c'est...

De quel côté de ce tableau êtes-vous? À gauche ou à droite?

D’un autre côté, avez-vous réalisé tous vos objectifs professionnels? Ou il y a encore beaucoup à faire? Si c’est le cas, êtes-vous certain que vous allez réussir à atteindre vos objectifs de carrière?

Si le niveau de confiance est faible, voici quelques moyens pour l’augmenter :

  • Ayez de l’espoir et faites confiance à vous-même.

  • Vous souffrez de l’anxiété de performance? Sachez pardonnez vos erreurs et exigez moins de vous.

  • Reconnaissez vos bons coups et votre succès, chaque jour. 

  • Soyez votre meilleur ami, ayez des pensées encourageantes.

En renforçant votre confiance, vous allez mieux surmonter les obstacles, vous serez motivé à poursuivre vos aspirations et vous aurez une plus grande capacité de croire en l’avenir.

En conclusion, il y a des recherches qui démontrent qu’en général l’adaptabilité de carrière aurait les retombées suivantes³ :  

  • Réduction du stress au travail;

  • Un plus grand engagement;

  • La satisfaction au travail; 

  • L’adaptabilité vous aidera à accéder au milieu du travail ou à changer d’emploi.

¹ Rudolph et al., 2017

² Confiance

³ Lane et Lee, 2018. Johnston, 2016. Rudolph, 2017. Koç, 2019.

51593953_m.jpg

Différence entre chômage et vacances

Il était une fois un couple qui bavardait pendant le petit déjeuner.
-    « Ça fait longtemps que je n’ai pas pris de vacances…
-    Chérie, l’année dernière tu as été quelques mois au chômage.
-    Oui, mais ce n’est pas la même chose!
-    C’est vrai, chérie… »

Le couple touche à un point important, les différents temps libres entre les emplois. Les vacances ne sont pas la même chose que le fait d’être au chômage, ce dernier étant la situation d'un demandeur d'emploi. Le chômeur est donc en recherche active d’emploi et occupe ses journées à envoyer des CV, à solliciter et passer des entrevues d’embauche, puis à faire des suivis… Chercher un emploi, c’est presque un travail à temps plein.

150007108_m.jpg

La période des vacances en est une de repos entre deux périodes de travail, ou, d’après le dictionnaire Larousse, une « période légale d'arrêt de travail des salariés ». C’est en plus, un droit que les travailleurs ont acquis au long des années, surtout dans la deuxième moitié du XXᵉ siècle. C’est en 1946 que le gouvernement québécois de Maurice Duplessis accorde une première semaine de vacances payées aux ouvriers.¹ Vingt ans après cette loi, en 1968, les travailleurs québécois auront droit à une deuxième semaine des vacances. De nos jours, il se peut que vous ayez trois ou quatre semaines de vacances, selon les avantages sociaux accordés par votre employeur. 

Dites-moi, lorsque la période de congé approche, planifiez-vous profiter de cette période pour vous reposer et vous amuser? Ou bien vous êtes plus du genre à vous sentir angoissé? Sachez que si vous avez répondu oui à la deuxième question, vous n’êtes pas seuls. 

Certaines personnes ressentent de l’angoisse à l’approche de leurs vacances, et ce, pour différentes raisons. Pour bon nombre de personnes accros à leur travail, une déconnexion trop longue est impossible, car le caractère pathologique de la dépendance au travail ou ergomanie (workaholism) repose sur le fait que l’individu ressent une pression interne l’obligeant à travailler². Le sentiment d’inutilité peut provoquer une sensation de vide et d’ennui chez les accros au travail et donc, de la souffrance. La période des vacances, censée être calmante, peut alors devenir extrêmement stressante pour eux. Alors, que faire, pour essayer de profiter de ce temps de repos?

92843000_m.jpg

Dans un article intitulé, Tomber malade en vacances : à cause du stress?³ Quelques pistes de solutions sont offertes, comme :

« Dans la mesure du possible, diminuer le stress graduellement, prendre la semaine pour clore les dossiers importants au lieu d’attendre la veille, prévoir au moins une journée tampon entre le dernier jour de travail et le départ en vacances. » La raison : notre organisme n’aime pas les périodes de transition, surtout si elles sont abruptes. « Partir au lendemain d’un gros rush, c’est presque la recette pour tomber malade. » Et bien sûr, une fois arrivé, dormir, bien manger, boire suffisamment d’eau et bouger. Tout ça permet de réduire le stress en douceur⁴.

Je vous souhaite, la prochaine fois que vous partez en vacances, de profiter de ce temps de la façon qui vous plaira le plus. 

Description de toutes les chroniques.jpg
bottom of page