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Depuis le tout début du magazine Le Nénuphar en mai 2017, Jocelyne, la maman d’Élianne, nous a tenus en haleine avec la bouleversante histoire de la survie de sa fille suite à son accident d'automobile en 2007 et tout le travail de réhabilitation qui s’en est suivi. 

À travers les yeux de Jocelyne, nous avons appris à connaître Élianne et ses efforts pour réapprendre à vivre avec sa nouvelle condition de traumatisée crânienne¹. Nous passons maintenant la parole à Élianne elle-même en vous présentant quelques-uns de ses propres écrits publiés entre 2012 et 2020 dans Le Phoenix, une revue de l’AQTC, l’Association québécoise des traumatisés crâniens pour et par les personnes ayant subi un traumatisme crânien. Ces textes ne vous seront pas présentés nécessairement en ordre chronologique.

Maintenant, dans le moment présent

Commençons par le commencement. Nous avons en tant que membres de l’AQTC, toutes et tous deux points en commun de façon certaine : 1) nous avons subi un traumatisme crâniocérébral et 2) nous sommes encore vivantes, vivants.

 

Nous avons dû, suite à notre réveil d’un coma, nous adapter à une situation de vie complètement différente de celle d’avant notre accident crâniocérébral et cela, selon que nous avions ou pas de souvenirs d’avant notre impact à la tête. Et puisque tout notre passé s’est évaporé, c’est comme une seconde naissance.

 

Je peux alors dire que chaque seconde que nous vivons, nous les TCC, nous demande plus d’énergie, plus de concentration, et plus et plus et plus… Cette exigence, entre autres, de concentration amène à comprendre l’importance continuellement plus grande qu’a pour nous « d’être ici et maintenant » en tout temps! Autrement dit, la conscience du « qui », « quoi », « quand », «  » comme plusieurs d’entre nous l’ont appris dans l’atelier d’improvisation.

 

Puis, comme nous savons que nous ne pouvons retourner en arrière, ni même aller plus vite en avant, il est d’autant intéressant de voir que nous avons nos forces propres malgré tout. Les découvrir est une première étape. Et quand nous les connaissons, nous pouvons les utiliser pour réussir plein de choses qui amènent une belle fierté et une énergie de continuité. Par ailleurs, si nous méditons un instant, nous pouvons en venir à vouloir travailler aussi sur nos faiblesses afin d'améliorer notre capacité à dépasser petit à petit nos limites, mais cela nous demande une volonté particulière.

 

Mais comme il est encourageant de voir que chaque seconde peut nous apporter quelque chose de meilleur. Le meilleur tient par contre de la comparaison, donc se définit par rapport au passé… Alors, pourquoi ne pas juste dire « quelque chose de bon »?

 

Je me suis souvent demandé comment retrouver les souvenirs de ma vie de 0 à 18 ans et deux jours. Ces questionnements continuels ont occupé une grande place dans mon cheminement. En fait, ils prenaient toute la place, car je ne trouvais jamais les réponses. J’ai arrêté de chercher après un bout de temps en ayant des hauts et des bas émotifs, certes, face au fait que je vivais et vis toujours sans souvenirs de mon enfance, mais au moins à partir de ce moment, j’ai commencé à travailler encore plus fort pour me développer et réussir à atteindre mes objectifs. Le moment présent m’est devenu une sorte de bouée, j’ai arrêté de regarder en arrière et plus en avant. Depuis, je vis mes journées un jour à la fois et considère mes progrès et mes bonheurs au quotidien, puis j’ai compris que « le bonheur et le malheur ne font qu’un, seule l’illusion du temps les sépare. » (Eckhart Tolle)

 

Quand nous mettons le temps de notre côté, que nous prenons notre temps, nous arrivons à vivre les moments présents comme les parcelles qui composent notre vie… qui continue.

NDLR : Vous venez de lire le dernier texte de cette chronique. Nous disons adieu à Élianne, dont l’expérience de vie a su nous garder en haleine à partir du premier numéro, en mai 2017. 

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