Le Musée de Saint-Boniface joue un rôle culturel important en faisant connaître l'histoire et la culture des Canadiens français et des Métis de l'Ouest canadien, surtout ceux originaires du Manitoba. Vous obtiendrez ici des renseignements sur son histoire, son fonctionnement, ses expositions et sa collection de plus 30 000 objets, dont une grande partie se rapporte à Louis Riel.
TABLE DES MATIÈRES
Quelques faits historiques
COORDONNÉES DU MUSÉE DE SAINT-BONIFACE
494, avenue Taché
Winnipeg, MB Canada R2H 2B2
204 237-4500, local 400
Noël au musée
Si une image vaut mille mots, une vidéo en vaut bien plus. Pour vous présenter la journée Noël au musée, une activité du Musée de Saint-Boniface qui a eu lieu le 26 novembre dernier, Le Nénuphar a rencontré Julie Desrochers du service d'accueil aux visiteurs :
Et voici un résumé de ses propos :
... c'est la façon du Musée de célébrer le temps des fêtes. On y accueille de nombreuses personnes de tout âge et des familles de la communauté de Saint-Boniface.
Ce qu’on y trouve :
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le père Noël, avec qui on peut prendre des photos;
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une vente d’artisanat au 2ᵉ étage qui offre divers produits provenant de 25 artisans locaux;
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des activités de bricolage et des histoires pour les enfants;
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le contenu du Musée avec ses nouvelles expositions.
... c’est l'événement idéal pour dénicher des cadeaux uniques créés par des gens d’ici et appuyer les artistes de notre communauté.
Les visiteurs aiment l'ambiance qu'offre le Musée durant le temps des fêtes et ils sont heureux de pouvoir se rassembler à nouveau après les deux dernières années de pandémie.
... a reçu près de 500 personnes cette année, dont 150 enfants qui ont profité des activités qui leur étaient offertes.
Si vous l’avez manqué cette année, inscrivez cet événement dans votre agenda pour l’an prochain!
Les jeux passe-temps
Dans son blogue de décembre, Émilie Bordeleau-Laroche, conservatrice du Musée de Saint-Boniface, nous présente des jeux de société qui sont en exposition au musée.
Nous commençons par le tennis de table, aussi connu sous le nom ping-pong. D’après certaines sources, il semble avoir été inventé par des soldats britanniques, qui avaient utilisé des couvercles de boîtes de cigares comme raquettes, des bouchons de vin en liège comme balles et des livres pour le filet. C’est devenu un jeu de salon (parlour game) populaire dans les classes élites avant de devenir un jeu pour tout le monde, peu importe la classe socioéconomique. Par la suite, le tennis de table devint un sport olympique en 1988.
Cet ensemble date du début des années 1900 et a été utilisé par des adultes et des enfants. Durant une journée pluvieuse ou particulièrement froide, c’était le jeu parfait pour continuer à s’amuser lorsqu'on ne pouvait pas jouer dehors.
Le cribbage a été et continue d’être un jeu de carte très populaire avec son plateau de pointage iconique. La version des règlements la plus vieille a été publiée en Angleterre en 1662 et ce jeu a continué de monter en popularité en partie grâce au roman Le Magasin d’antiquités (The Old Curiosity Shop) de Charles Dickens, publié en 1841. C’est devenu si populaire aux États-Unis qu’un village au Montana a été désigné comme capitale du monde du cribbage, et il est même devenu le passe-temps préféré des sous-mariniers américains durant la Deuxième Guerre mondiale.
Ce jeu était si commun que Louis Riel a pu y jouer en prison afin de se distraire et de ne pas penser à son exécution imminente en 1885!
Ludo est un jeu de société qui est inspiré par l’ancien jeu de pachisi de l’Inde, et a aussi été une source d’inspiration pour plusieurs versions modernes telles que Sorry!, Parcheesi et Trouble. Avant d’être faits en plastique, les pions auraient été faits d’os, et c’était commun au Manitoba que le jeu entier soit fait à la main.
Le rôle de la conservatrice
Dans un blogue précédent, la conservatrice définit son rôle ainsi :
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gère les collections et les expositions et s’assure que les artefacts sont bien placés dans les expositions;
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offre aussi des informations précises au public, sous forme d’une étiquette ou d’une visite guidée;
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gère de nouvelles acquisitions, planifie et crée de nouvelles expositions.
Dans les grands musées, la majorité des conservateurs·trices sont des spécialistes d’un domaine en particulier : l’histoire naturelle (les oiseaux, les mammifères, les insectes), l’Antiquité (l’Égypte, Rome, la Grèce), l’ethnographie (l’étude de groupes culturels) et ainsi de suite.
Dans un plus petit musée comme le nôtre, mon rôle de conservation en est un de femme à tout faire en m’occupant de toutes les composantes de la gestion d’une collection et de la conservation des artefacts. Je suis non seulement responsable des artefacts qui sont en exposition, mais aussi de ceux qui sont en entreposage et ceux qui sont en prêt. De plus, je prends soin des artefacts pour les protéger des agents de détérioration. C’est un défi intéressant d’en apprendre au sujet de toutes sortes d’objets et de savoir comment en prendre soin. Par exemple, c’est très important de porter des gants en manipulant un objet en métal parce que les empreintes digitales peuvent tacher ou marquer l’objet facilement. Contrairement aux objets en métal, les mains propres et nues sont acceptables pour la manipulation des objets en papier.
Madame Bordeleau-Laroche poursuit au sujet de la collection du musée :
La collection du Musée de Saint-Boniface est constituée de plus de 30 000 objets divers :
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de l’équipement agricole,
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des meubles,
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des vêtements,
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des œuvres d’art,
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des objets religieux,
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de l’équipement médical,
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des articles de divers groupes ethniques et culturels du Manitoba.
Ça fait beaucoup à gérer pour une seule personne! Heureusement, je ne suis pas seule! Nous avons une équipe fantastique d’ambassadeurs et d’ambassadrices de l’expérience muséale, ainsi que des bénévoles qui se dédient à m’appuyer dans le domaine des collections. Ils et elles travaillent très fort afin de s’assurer que le musée soit en mesure de bien fonctionner. Que ce soit pour faire l’inventaire, l’entreposage, la saisie de données et le nettoyage des objets et des vitrines, le personnel et les bénévoles sont essentiels au bon fonctionnement du musée et au bien-être de la collection.
Processus d’acquisition
Le mois dernier, nous avons mentionné le contenu de la collection du musée :
Dans son blogue de septembre 2022, la conservatrice explique comment ces objets arrivent jusqu’au musée.
L'offre
Typiquement, c’est ici que débute le processus. Nous recevons un courriel, un appel ou une visite d’une personne qui possède un objet qui selon elle pourrait contribuer à la collection du musée. Si la personne vient au musée, nous n’acceptons pas l’objet tout de suite, mais nous prenons des photos et nous lui demandons de nous envoyer un courriel contenant des informations au sujet de l’objet, tel que son historique.
Le comité
Après avoir recueilli le plus d’informations possible au sujet de l’objet et reçu des photos, le comité des collections se réunit afin de discuter de l’offre et déterminer les points suivants :
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L’objet convient-il à notre mandat (en lien avec les Métis, les francophones du Manitoba, les Sœurs Grises, la traite des fourrures, etc.)?
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Si nous avons déjà d’autres objets comme celui-ci dans notre collection – pourquoi accepter celui-là?
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Est-il en assez bonne condition pour l’entreposer ou le mettre en exposition?
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Avons-nous assez d’espace pour l’entreposer?
On explore toutes ces questions lors d’une réunion, et par la suite on donne une réponse à la personne qui veut faire ce don. Si nous acceptons l’objet, nous lui envoyons un formulaire. Sinon, je fais de mon mieux pour lui suggérer d’autres musées ou institutions qui pourraient s’y intéresser, où l’objet aurait peut-être plus de pertinence.
Le catalogage
Tout comme un livre de bibliothèque, un code est assigné à chaque objet du musée pour le localiser dans la collection. S’il y a plusieurs objets similaires, le code nous permet de les différencier. Chaque musée a son propre système pour répertorier ses objets. Nous utilisons une combinaison de lettres et de chiffres : les lettres représentent la catégorie d’objet et le chiffre l’ordre d’arrivée dans l’inventaire. On écrit le code soit directement sur l’objet avec un produit qui ne l’endommage pas, soit en cousant une étiquette, selon la matière de l’objet et sa taille.
Ensuite, les informations, les mesures, les photos et les descriptions sont ajoutées à notre base de données.
L'entreposage
S’il n’y a pas de besoin immédiat pour l’objet dans les expositions (ce qui est généralement le cas), nous le préparons afin de l’entreposer. Nous devons évaluer ce dont l’objet a besoin pour être entreposé adéquatement, tels que la température, l’humidité, la lumière et le support matériel. Certains matériaux comme le parchemin ont besoin d’être entreposés dans un environnement avec plus d’humidité, tandis que d’autres comme le métal rouillé nécessitent un environnement plus sec. Certains objets comme les vieilles photos ne peuvent pas être exposés à beaucoup de lumière alors que d’autres, la pierre en est un, sont plus résistants à la lumière. Connaître la composition de l’objet et savoir comment il réagirait à ces agents de détérioration* sont les éléments clés pour s’assurer que les artefacts sont maintenus en bon état pour plusieurs générations à venir.
Finalement, on met l’objet dans une boîte en s’assurant qu’il reste immobile. La boîte est numérotée et l’on note son emplacement dans notre base de données.
* Les agents de détérioration sont les éléments potentiellement nuisibles à la conservation des artefacts, comme la lumière, l’humidité et la manipulation.